S. f. (Histoire naturelle, Botanique) dracunculus, genre de plante, qui ressemble au pied de veau, par les fleurs et par les fruits, et dont les feuilles sont découpées profondément en plusieurs pièces. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Cette plante est le dracunculus polyphyllus de C. B. P. 195. et de Tourn. I. R. H. 160 dracunculus major, vulgaris, Ray, hist. la racine est plongée profondément dans la terre, elle est blanche, vivace, arrondie, de la grosseur d'une pomme, semblable à une bulbe, garnie de plusieurs fibres, capillaires, blanches, couverte d'une écorce jaunâtre, d'une saveur brulante. Il vient ordinairement à ses côtés plusieurs petites bulbes par lesquelles elle se multiplie ; sa tige est unique, droite, de la grosseur d'un pouce et plus, haute d'une à deux coudées, cylindrique, lisse, panachée de taches de différentes couleurs, comme la peau des serpens, et composée de gaines.

Ses feuilles sont portées sur des queues fongueuses, et longues de neuf pouces, elles sont partagées en six, sept, ou un plus grand nombre de segments en manière de main, étroits, lisses, et luisans ; du milieu des feuilles s'élève une tige, grosse à peine comme le doigt, dont le sommet est occupé par une gaine d'un pied de longueur, verte en - dehors, purpurine en-dedans, d'une odeur fort puante : cette gaine étant ouverte, forme une fleur d'une seule pièce, irrégulière, de la figure d'une oreille de lièvre ; de son sein sort un pistil noirâtre, long, gros, pointu, accompagné à la base de plusieurs sommets, et de plusieurs embryons, qui se changent en des baies presque sphériques, succulentes, disposées en grappes vertes d'abord, ensuite rouges, brulantes, et piquantes ; ces baies contiennent une ou deux graines arrondies, un peu dures, et en quelque façon ridées. La serpentaire vient dans les pays chauds, et est cultivée dans les jardins des apothicaires. (D.J.)

SERPENTAIRE, (Matière médicale) les racines et les feuilles de cette plante, ont les mêmes vertus que celles du pié-de-veau ; de sorte qu'on peut substituer ces deux plantes l'une à l'autre. Cependant Simon Pauli avertit que le pié-de-veau est plus doux que la serpentaire ; c'est pourquoi il faut préférer cette dernière plante, lorsqu'on veut déterger un peu plus fortement ; c'est pour cette même raison qu'on l'emploie plus fréquemment à l'extérieur. Géoffroi, mat. méd. La racine de serpentaire entre dans l'emplâtre diabotanum.

SERPENTAIRE de Virginie, (Botanique éxot.) racine, autrement nommée viperine de Virginie, serpentaria virginiana, colubrina virginiana, offic. C'est une racine fibreuse, menue, légère, brune en - dehors, jaunâtre en-dedans, d'une odeur agréable, aromatique, approchant de l'odeur de la zédoaire, d'un goût un peu âcre et amer. On nous l'apporte de la Virginie.

Il faut choisir celle qui est récente, aromatique, pure, et non mêlée avec d'autres racines. Quelques-uns confondent cette plante avec la racine du cabaret de Virginie ; mais le coup d'oeil les distingue facilement, puisque les racines de ce cabaret sont noires ; il s'appelle asarum virginianum, pistolochiae foliis subrotundis, cyclaminis more maculatis.

Thomas Johnson, qui a corrigé l'histoire de Gérard, assure que c'est la racine d'une plante appelée aristolochia, seu pistolochia altera, semper virents ; mais Rai qui avait dit la même chose, d'après Johnson, dans son premier tome de l'histoire des plantes, parait en douter dans le second volume : et enfin dans le troisième, il prouve que cette plante est différente de la pistoloche de Crète de Clusius ; Pluknet assure que l'on nous apporte de Virginie, les racines de trois plantes, sous le nom de serpentaire de Virginie.

La première se nomme aristolochia polyrrhizos, articulatis foliis, virginiana, Pluk.

Cette racine est un paquet de fibres et de chevelus attachés à une tête, de laquelle s'élève une tige haute de neuf pouces, garnie de quelques feuilles en forme de cœur, et portée chacune sur une petite queue ; ces feuilles, en naissant, sont pliées par le milieu, ont la figure d'une oreille, et une longue pointe à leur extrémité supérieure ; les fleurs naissent du bas de la tige, sur de longs pédicules ; elles sont longues, creuses, droites, comme celles des aristoloches ; portées sur un embryon, qui devient un petit fruit à cinq angles, lequel renferme de petites graines semblables aux pepins de raisins.

La seconde serpentaire se nomme aristolochia violae fruticosae foliis, virginiana, cujus radix serpentaria dicitur. C'est une racine composée de fibres très-menues, et blanches, de laquelle s'élève une tige, le plus souvent seule, grêle, garnie de peu de feuilles, placées sans ordre, larges d'environ un pouce, fermes, taillées en forme de cœur à leur base, et terminées par le haut en une pointe aiguë ; chaque feuille est soutenue sur une queue d'un pouce de longueur ; les fleurs naissent vers le bas de la tige ; les graines sont petites, et semblables à celles que contient la figue.

La troisième serpentaire est appelée aristolochia, pistolochia caule nodoso, seu serpentaria virginiana, D. Banister, c'est la véritable espèce de serpentaire.

Cette racine n'est qu'un composé de petites fibres, de couleur jaune, d'une odeur, et d'un goût aromatique ; elle pousse une ou deux tiges, lisses, ou du moins très-peu velues, cylindriques, souvent droites ; elles ne sont ni quadrangulaires, ni couchées vers la terre, ni grimpantes comme les sarments ; les feuilles naissent sur la tige alternativement, et sont placées sur chaque nœud ; elles sont minces, longues, pointues, taillées en manière de cœur vers la queue, un peu velues en-dessus, rudes en-dessous, saillantes aux côtés, un peu gluantes, et s'attachent aux doigts ; les fleurs sortent près de la terre, elles sont seules, ou au nombre de deux ; leur talon qui est large, arrondi en forme de bonnet, soutient un pavillon ouvert dans le centre, lequel est de couleur pourpre foncé ; le reste de la fleur est d'un jaune sale ; le fruit est à six angles, en forme de poire, et a environ un pouce de diamètre lorsqu'il est parvenu à sa maturité. Cette plante n'est pas toujours verte, car lorsque les semences sont mûres, les feuilles et les tiges se fanent et se desséchent. (D.J.)

SERPENTAIRE de Virginie, (Matière médicale) viperine de Virginie, ou pistoloche de Virginie ; la racine de serpentaire de Virginie nous est apportée seche de l'Amérique, et principalement de la Virginie ; elle a une saveur âcre, amère et camphrée, et une odeur aromatique camphrée.

M. Carteuser assure qu'on n'en retire point d'huîle essentielle, excepté qu'on n'en distille une très-grande quantité d'une seule fois ; cet auteur a retiré d'une once de ces racines, environ deux gros d'extrait, par le menstrue aqueux, et environ un gros de matière résineuse, par l'application de l'esprit-de-vin ; ce dernier principe lui a paru plus actif que le premier, l'un et l'autre retiennent assez la saveur propre de la plante, et le dernier retient de plus une partie de son parfum.

Cette racine est singulièrement estimée par les habitants de la Virginie, parce qu'ils la regardent comme un remède souverain contre la morsure du serpent très-venimeux, appelé boicininga ; elle passe aussi pour guérir de la morsure des chiens enragés, pour prévenir et même guérir de l'hydrophobie.

Elle est comptée en Europe, parmi les remèdes diaphorétiques, diurétiques, carminatifs, fortifiants, et vermifuges ; et parmi les alexipharmaques, et les hystériques les plus puissants ; et même M. Carteuser avertit de l'employer avec beaucoup de circonspection, dans les cas où il serait dangereux de trop échauffer, exciter, irriter : on doit la donner en infusion dans du vin, depuis un scrupule jusqu'à un gros ; et on peut la faire entrer en substance dans les poudres composées, et dans les électuaires magistraux ; la dose de la teinture est depuis dix jusqu'à quarante gouttes ; tous ces remèdes sont recommandés dans la peste, les fièvres malignes, la petite vérole, et autres maladies éruptives, la fausse esquinancie, l'apoplexie séreuse, la paralysie, les fièvres quartes intermitentes rebelles, la passion hystérique, la suppression des règles, la morsure des animaux vénéneux, etc.

La racine de serpentaire de Virginie entre dans l'eau thériacale, l'eau générale, et l'orvietanum praestantius de la pharmacopée de Paris ; l'extrait de cette racine entre dans la thériaque céleste. (b)

SERPENTAIRE, s. m. est le nom qu'on donne dans l'astronomie à une constellation de l'hémisphère boréal, appelée aussi ophiucus, et anciennement Esculapius. Voyez CONSTELLATION.

Les étoiles de cette constellation sont au nombre de 29, dans le catalogue de Ptolémée ; de 25, dans celui de Tycho, et de 69 dans le catalogue de Flamstead. Chambers. (O)