S. f. pédicules, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale, anomale, en masque, divisée en deux lèvres : la supérieure a la forme d'un casque, et l'inférieure est divisée en trois parties. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou, à la partie postérieure de la fleur, et devient dans la suite un fruit qui s'ouvre en deux parties, et qui se divise en deux loges : ce fruit renferme des semences oblongues ou aplaties et frangées. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

C'est un grand genre de plante, qui dans le système de Tournefort contient trente espèces, dont nous décrirons la principale, qu'on nomme en français pédiculaire des prés, pedicularis pratensis, purpurea. I. R. H. 172, et en anglais the common meadow yellow rattle, and cockscomb.

D'une petite racine blanche, unique, qui pousse seulement de côté quelques rejetons, et qui n'entre pas profondément en terre, par une tige seule pour l'ordinaire, s'élevant à la hauteur d'un pied, épaisse, roide, douce, carrée, droite, menue, légère, quelquefois parsemée de taches et de traits noirs, mais d'une couleur de pourpre au sommet. Cette tige se divise en plusieurs branches placées en opposition, et embrassées par deux feuilles sans pédicules, larges à la base de la plante, mais allant toujours en diminuant à mesure qu'elles sont plus proches du sommet, de la largeur d'un doigt, pointues par le bout, dentelées sur les bords, semblables à la crête d'un coq, ayant toutes une veine remarquable qui s'étend à chaque découpure à droite et à gauche : du milieu des feuilles sortent de petites branches deux à deux, et plantées en opposition. Au sommet de la tige et des branches naissent de petites fleurs fort serrées les unes contre les autres en forme d'épi ; leur pédicule est fort court, leur calice est gros, rond, un peu aplati, et coupé aux quatre extrémités en quatre segments pointus. Elles n'ont qu'une feuille jaune, d'une figure assez semblable à celle d'un chaperon ; elles contiennent et cachent à la vue un style faible, avec quatre étamines.

Lorsqu'elles sont tombées, le calice s'enfle, forme une assez grosse vessie, qui renferme et comprime un vase séminal assez grand, divisé au milieu en deux cellules qui contiennent beaucoup de semences fort pressées, et environnées d'une bordure membraneuse d'une couleur cendrée. Lorsque la semence est mûre, les cellules membraneuses se rompent et s'ouvrent ; elles sont luisantes lorsqu'elles sont seches.

Cette plante fleurit au mois de Juin, et sa semence mûrit très-promptement ; à peine est-elle mûre, qu'elle tombe, et la plante se seche jusqu'à la racine même.

Elle croit particulièrement dans les paturages secs, et quelquefois dans les champs labourés ; elle n'est d'aucune utilité dans aucun endroit, et on la traite par-tout comme une mauvaise herbe. (D.J.)

PEDICULAIRE, maladie. La maladie pédiculaire, en grec de , poux, est une maladie fort ordinaire aux enfants et à quelques adultes. Les poux naissent des lentes ou œufs, lorsqu'ils se trouvent exposés à la chaleur ; cette multiplication est inconcevable.

On compte quatre espèces de poux qui attaquent le corps humain. 1°. Les pediculi, qui fatiguent plus par leurs pieds que par leur morsure : ceux-ci naissent principalement sur la tête des enfants qui ont la gale ou la teigne, ou des adultes qui ne se peignent pas.

2°. Les morpions qui s'attachent sous les aisselles, aux paupières, aux parties de la génération. Voyez MORPIONS.

3°. Les gros poux qui infectent le corps et s'engendrent dans les habits des personnes malpropres ; ils sont gros, oblongs, épais, et se terminent en pointes.

4°. Les cirons ou ceux qui s'engendrent, selon quelques-uns sous l'épiderme des mains et des pieds ; ils sont de figure ronde comme les œufs de papillon, et quelquefois si petits, qu'ils échappent à la vue. Ils excitent en rampant sous l'épiderme des demangeaisons insupportables ; quelquefois ils percent la peau et y excitent des pustules. On les appelle acari, cirones et pedecelli.

Traitement et préservatif. Le moyen le plus sur de prévenir la maladie pédiculaire, est de tenir le corps dans une grande propreté, et de se peigner souvent ; quand ils viennent à la tête après s'être peigné souvent on la lavera avec la lessive suivante :

Lessive contre les poux. Prenez absinthe, staphisaigre, marrube de chacun une poignée ; petite centaurée demi-poignée ; cendres de chêne cinq onces ; faites-en une lessive dans laquelle vous ferez dissoudre sel commun deux onces ; sel d'absinthe une once.

Ou servez-vous de l'onguent suivant. Prenez huiles d'amandes amères, de rue et de baies de laurier, de chacun demi-once ; staphisaigre en poudre, mirrhe de chacun deux gros ; aloès en poudre, un gros ; lard salé deux onces : mêlez-les avec un peu de vinaigre. Ou prenez lard salé, huîle de baies de laurier, savon noir, de chacun demi-once ; vif-argent éteint avec la salive, un scrupule ; myrrhe, aloès ; de chacun demi-gros ; staphisaigre, deux scrupules ; savon de France, deux gros : réduisez-les dans un mortier en forme d'onguent.

On peut faire beaucoup d'autres onguents dans la même indication.

Etmuller conseille de se laver la tête avec une lessive dans laquelle on a fait bouillir de la semence de staphisaigre, et l'oindre avec le liniment suivant :

Liniment pour les poux. Prenez huîle d'aspic, deux gros ; huîle d'amandes amères, demi-once ; onguent de nicotiane, six gros : mêlez et faites un liniment qui tuera ces vermines dans une nuit.