subst. m. (Histoire naturelle, Botanique) petite noix de la grosseur d'une aveline, de figure tantôt oblongue, tantôt arrondie, triangulaire, couverte d'une coque blanchâtre, médiocrement épaisse, fragile, contenant une amende assez grosse, couverte d'une pellicule fongueuse, blanche, de la consistance d'une aveline. On estime celle qui est récente, pleine, blanche, et se sépare aisément de sa coque : on l'apporte d'Egypte.

C'est le fruit d'un arbre appelé glans unguentaria, qui a deux sortes de feuilles, l'une simple, et l'autre branchue. La branchue prise depuis l'endroit où elle tient à la tige, est composée d'une côte molle, pliante, cylindrique, grêle, semblable au petit jonc ou à un rameau de genêt, mais une fois plus menue ; de cette côte sortent des queues ou petites côtes d'une palme et plus de longueur, fort écartées les unes des autres, mais toujours rangées deux à deux, garnies chacune de quatre ou de cinq conjugaisons de feuilles, qui se terminent aussi en une pointe fort menue. Le tout ensemble forme la feuille branchue : mais ces rameaux de feuilles en portent d'autres petites à leurs nœuds, toujours posées deux à deux, de figure et de grandeur différentes ; car les premières sont à pointes mousses, comme les feuilles du tournesol ; celles qui sont au milieu sont plus pointues et semblables à celles du myrte ; et celles qui sont à l'extrémité sont plus petites et plus étroites, et approchent de celles de la renouée. Elles tombent toutes en hiver ; d'abord les petites feuilles, puis toute la feuille branchue ; c'est pourquoi Aldinus l'appelle feuille. Si c'était une branche, dit cet auteur, elle ne tomberait pas. La racine de cette plante est épaisse, semblable en quelque façon à celle du navet, noire en dedans, et peu branchue. Le fruit, selon Bauhin, est une gousse longue d'une palme, composée de deux cosses, cylindrique, grêle, partagée intérieurement en deux loges, renflée depuis son pédicule jusqu'à son milieu, contenant une naisette dans chaque loge. Cette gousse est pointue ou en forme de stylet, recourbée en bec à son extrémité, roussâtre en-dedans, brune ou cendrée en-dehors, cannelée et ridée dans toute sa longueur, coriace, flexible, de la nature des écorces, insipide, un peu astringente et sans suc. Chaque loge contient une naisette de médiocre grosseur, triangulaire, laquelle renferme sous une coque et sous une pellicule blanche et fongueuse une amande triangulaire, grasse, blanchâtre, un peu acre, amère, huileuse, et qui provoque le vomissement.

On trouve par l'analyse, que la noix de ben contient beaucoup d'huîle épaisse, une certaine huîle essentielle, acre, et brulante, en petite quantité à la vérité, mais unie à un sel ammoniacal : c'est cette huîle subtîle et acre qui purge et fait vomir.

La noix de ben est contraire à l'estomac, trouble les viscères, purge avec peine et lentement, et a quelque causticité. Les parfumeurs vantent son huile, parce qu'elle se rancit difficilement, et qu'étant sans odeur, elle ne gâte point celle des fleurs.

Voici comment on tire les odeurs des fleurs par le moyen de cette huîle : on prend un vaisseau de verre ou de terre, large en-haut, étroit par bas ; on y met de petits tamis de crin par étage ; on arrange sur ces tamis des fleurs par lits, avec du coton cardé bien menu et imbibé d'huîle de ben : on laisse le tout dans cet état pendant quatre heures, puis on jette les fleurs. On en remet d'autres avec le même coton, et l'on réitère jusqu'à ce que l'huîle soit suffisamment imprégnée de l'odeur des fleurs : on finit par exprimer l'huîle du coton.

Il y a une autre espèce de noix de ben, appelée mouringou ; elle croit sur un arbre haut d'environ 25 pieds, et gros d'environ 5 pieds. Voyez sa description à l'article MOURINGOU.