S. f. (Histoire naturelle, Botanique) On distingue trois sortes de bettes ; la blanche, la rouge, et la bette-rave.

La bette ou poirée blanche, beta alba, a la racine cylindrique, ligneuse, de la grosseur du petit doigt, longue, blanche ; la feuille grande, large, lisse, épaisse, succulente, quelquefois d'un verd blanc, quelquefois d'un verd plus foncé ; la saveur nitreuse, une côte épaisse et large, la tige haute de deux coudées, grêle, cannelée, branchue ; la fleur placée à l'aisselle des feuilles sur des longs épis, petite, composée de plusieurs étamines garnies de sommets jaunâtres, et dans un calice à cinq feuilles un peu verd, qui se change en un fruit presque sphérique, inégal et bosselé, qui contient deux ou trois petites graines oblongues, anguleuses, rougeâtres, et inégalement arrondies.

La bette ou poirée rouge, beta rubra vulgaris, a la racine blanche ; la feuille plus petite que la précédente, fort rouge : c'est par là qu'on la distingue de la bette blanche.

La bette-rave, beta rubra radice rapae : elle a la tige plus haute que la bette ou poirée rouge ; sa racine est grosse de deux ou trois pouces, renflée, et rouge comme du sang en-dehors et en-dedans.

On cultive toutes ces espèces dans les jardins. La première donne les cardes dont on fait usage en cuisine : on fait cas des racines de bette-rave ; qu'on mange en salade et autrement : on se sert en Médecine de la bette blanche.

On trouve par l'analyse, que la bette est composée d'un sel essentiel, ammoniacal, nitreux, mêlé avec une terre astringente et de l'huile, et délayé dans beaucoup de phlegme. Ses feuilles dessechées et jetées sur les charbons ardents, fusent comme le nitre. On compte la bette blanche entre les plantes émollientes.