S. f. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur papilionacée ; il sort du calice un pistil enveloppé d'une membrane frangée, qui devient dans la suite une silique aplatie, et qui s'ouvre en deux parties ; cette silique renferme des semences faites en forme de rein. Ajoutez aux caractères de ce genre que les feuilles sont placées par paires le long d'une côte qui est terminée par une seule feuille. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Tournefort n'en connaissait que trois espèces : la commune, et deux autres d'Amérique ; mais nous verrons ailleurs qu'il y en a huit espèces fort cultivées en Angleterre outre leurs variétés, et nous indiquerons en même temps leur culture ; actuellement il nous suffira d'observer que l'espèce commune de Tournefort, pseudoacacia vulgaris, I. R. H. 649, est l'arbor siliquosa virginiensis, spinosa, lotus nostratibus dicta de Parkinson.

C'est un grand arbre qui, bien soigné, a fait et ferait encore, si nous le voulions, l'ornement de nos jardins par l'étendue de ses branches, et par l'odeur agréable de ses fleurs. Le premier de ces arbres en France a été planté, par les soins de M. Robin, au jardin du roi à Paris, où il réussit à merveille ; c'est le père de tous les autres acacia qu'on a vus dans le royaume ; la nouveauté fit qu'on en éleva beaucoup dans d'autres jardins, et la légèreté de notre nation a fait qu'on s'en est dégouté.

On est convenu qu'il croissait fort vite, qu'on en pouvait former des berceaux, et qu'il produisait de belles fleurs, très-odorantes ; mais on lui a reproché d'être sujet à se verser, d'avoir l'écorce raboteuse, et le feuillage trop petit. Il ne s'agit pas ici de prendre sa défense, c'est assez de dire que ses feuilles sont oblongues, rangées par paire sur une côte terminée par une seule feuille. Ses fleurs sont très-belles, longues, légumineuses, blanches, admirables par leur odeur qui répand au printemps son parfum de toutes parts. Lorsqu'elles sont passées, il leur succede des gousses aplaties, contenant des graines formées en petit rein. (D.J.)

M. Bohadsch, professeur de Médecine et d'Histoire naturelle à Prague, dans un mémoire allemand publié en 1758, a fait voir l'utilité que l'on pouvait retirer de cet arbre. Des expériences réitérées lui ont fait connaître que sa feuille, tant fraiche que séchée, était une nourriture excellente pour les chevaux, les vaches, et tous les bestiaux qui en sont très-avides. Elle est plus nourrissante que le treffle, le sainfoin, et les autres plantes qu'on leur donne ordinairement : M. Bohadsch ayant nourri avec de la feuille du faux acacia des vaches qui fournissaient très-peu de lait, les a mis en trois ou quatre jours en état d'en donner une quantité beaucoup plus grande que celles qui en donnaient le plus par la nourriture ordinaire. D'ailleurs les bestiaux sont très-friands de cette feuille ; ainsi M. Bohadsch propose de multiplier la plantation des faux acacias ; par ce moyen on pourra remédier aux inconvénients qui résultent de la disette de foins, dans les années ou trop pluvieuses ou trop seches. Cet arbre est très-facîle à faire provigner ; il vient de semence aussi-bien que de boutures, et croit avec beaucoup de promptitude et de facilité. Il se plait dans les endroits arides, sablonneux et montueux ; d'où l'on voit que l'on pourrait en garnir les champs en friche et les terrains qui sont entièrement perdus pour la société ; il faut seulement éviter de le planter dans le voisinage des terres labourables, parce que ses racines courent et s'étendent au loin, ainsi que celles des ormes. Pour en faire la récolte, on n'aura qu'à se servir de croissants, afin d'en couper les feuilles qui reviendront promptement, et l'on pourra en faire facilement deux récoltes par année. Comme les rameaux de cet arbre sont garnis de piquans, il faudra ne donner aux bestiaux que les feuilles détachées des branches qui pourraient leur faire du mal. (-)