S. f. scrophularia, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale, anomale, ouverte des deux côtés, ordinairement en forme de grelot, et divisée en deux lèvres : il y a sous la lèvre supérieure deux petites feuilles. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et il devient dans la suite un fruit ou une coque arrondie et terminée en pointe, qui s'ouvre en deux parties, et qui est divisée en deux loges par une cloison intermédiaire : cette coque renferme des semences qui sont ordinairement petites, et attachées au placenta. Inst. reiherb. Voyez PLANTE.

Entre les dix-huit espèces de ce genre de plantes, il y en a deux dont je parlerai, de la scrophulaire des bois, et de la grande scrophulaire aquatique.

La première est nommée scrophularia nodosa, foetida, I. R. H. 167 ; en anglais the knobby rooted-figwort.

Sa racine est grosse, longue, serpentante, blanche, noueuse, inégale, vivace ; elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de plus de deux pieds, droites, fermes, carrées, creuses en-dedans, de couleur purpurine noirâtre, divisées en rameaux ailés. Ses feuilles sont oblongues, larges, pointues, crénelées en leurs bords, semblables à celles de la grande ortie, mais plus amples, plus brunes, et non piquantes, opposées l'une à l'autre à chaque nœud des tiges.

Ses fleurs naissent aux sommités de tiges et des rameaux, formées chacune en petit godet de couleur purpurine obscure, soutenue par un calice d'une seule pièce, fendu en cinq quartiers, avec quatre étamines à sommets jaunes. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits arrondis terminés en pointe, et partagés en deux loges qui contiennent plusieurs petites semences brunes.

Toute la plante a une odeur de sureau fort désagréable, et un goût amer ; elle croit aux lieux ombrageux, dans les haies, dans les brossailles et les bois taillis ; elle fleurit en Juin, Juillet et Aout. Sa racine est d'usage en Médecine.

La seconde espèce de scrophulaire est aquatique ; elle est nommée dans Bauhin et Tournefort scrophularia aquatica major. Ses feuilles et ses fleurs sont semblables à celles de la scrophulaire des bois.

SCROPHULAIRE, (Mat. méd. et diete) grande scrophulaire, scrophulaire aquatique ou herbe du siège, et petite scrophulaire.

La grande scrophulaire commune ou scrophulaire des bois, et la scrophulaire aquatique ou herbe du siège, sont regardées assez unanimement comme possédant les mêmes vertus.

Toutes les parties de ces plantes sont d'usage tant intérieurement qu'extérieurement. La principale vertu qu'on leur attribue c'est d'être spécifiques contre les hémorroïdes étant prises intérieurement. On donne donc dans les accès des hémorroïdes internes douloureuses, ou la racine en poudre à la dose d'un gros le matin à jeun, ou bien un verre de vin dans lequel cette racine a infusé pendant la nuit ; la semence de scrophulaire est comptée aussi parmi les vermifuges.

Quant à l'usage extérieur de ces plantes, l'application de leurs feuilles récentes, pilées et réduites en consistance de cataplasme, aux tumeurs scrophuleuses, est regardée par plusieurs auteurs comme un remède assuré pour résoudre ces tumeurs, et c'est de cette vertu que ces plantes tirent leur nom.

Le suc de ces plantes est un puissant mondificatif. On trouve dans les Botanistes la description de plusieurs onguents préparés, la plupart par des manœuvres fort inexactes et avec des circonstances très-inutiles, qu'on célèbre comme des remèdes très-efficaces contre les tumeurs scrophuleuses, les hémorroïdes, les dartres vives, la gale, etc.

La racine de grande scrophulaire entre dans l'onguent mondificatif d'ache, et la racine et les feuilles dans l'eau vulnéraire et dans l'emplâtre diabotanum, &c.

SCROPHULAIRE, (Matière médicale) La petite scrophulaire qui est aussi appelée petite chélidoine, petite éclaire, ranunculus vernus, rotundi-folius, etc. porte aux petites fibres blanchâtres dont sa racine est composée, des tubercules arrondis ou oblongs, semblables pour la grosseur à des grains de froment, et qui paraissent être véritablement nourrissants, par l'observation qui est rapportée dans l'article précédent, et qui est rappelée à l'article FARINE, FARINEUX, Chimie, etc. Les observations sur l'usage diététique de cette substance manquent cependant encore.

Au reste cette qualité des tubercules dont nous venons de parler, n'empêche point que les autres parties de cette plante ne soient âcres et dangereuses, comme toutes les espèces de renoncules, quoique peut-être à un degré inférieur. Voyez RENONCULES, Mat. med. d'où l'on doit conclure que son usage intérieur n'est pas trop sur. Quant à son usage extérieur, on lui attribue presqu'absolument les mêmes vertus, et on les emploie de la même manière que la grande scrophulaire et que l'herbe du siège.

Le suc des racines de cette plante a une vertu errhine, c'est-à-dire qu'étant tiré dans le nez il en fait couler abondamment de la sérosité ; ce qui est un indice de l'âcreté que nous lui avons attribuée.

La racine et les feuilles de petite scrophulaire entrent dans l'emplâtre diabotanum. (b)