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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
ou BARBEAU, s. m. cyanus, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante dont la fleur est composée de deux sortes de fleurons. Ceux qui occupent le centre de la fleur, sont plus petits, découpés en lanières égales. Ceux qui sont à la circonférence sont beaucoup plus grands et plus apparents ; ils semblent être partagés en deux lèvres. Les uns et les autres portent sur des embryons de graines, et sont soutenus par un calice écailleux qui n'a point de piquans. Lorsque la fleur est passée, les embryons deviennent des semences garnies d'aigrettes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

BLUET, cyanus segetum flore coeruleo. (Matière médicale) Les auteurs, et surtout les Allemands, ont donné de grandes vertus au bluet. La plupart des médecins en font cependant assez peu de cas ; et si l'on en croit Geoffroy, les vertus qu'on lui attribue sont tout à fait incertaines et précaires.

L'huîle de bluet se fait de la façon suivante. Prenez des fleurs de bluet cueillies avant le lever du soleil, autant qu'il vous plaira ; pilez-les dans un mortier de marbre ; renfermez-les dans un vaisseau de verre dont l'ouverture soit fort large ; fermez exactement ce vaisseau, et l'exposez au soleil pendant un mois entier : on peut luter ce vaisseau avec du levain.

Cette huîle est un excellent ophtalmique, selon Timaeus, dans les fluxions chaudes, acres et salines.

Eau de bluet, selon M. Geoffroy. Prenez une certaine quantité de fleurs de bluet avec leur calice ; broyez-les, et faites-les macérer pendant vingt-quatre heures dans une suffisante quantité d'eau de neige ; distillez ensuite à un feu de sable modéré : c'est l'eau que les François appellent eau de casse-lunette.

On assure que cette eau et celle d'eufraise sont un excellent remède contre l'inflammation des yeux ; et on la recommande avec le musc, le benjoin, et la fleur d'orange, pour donner au visage un teint fleuri, surtout si l'on y ajoute le lait virginal.

Tournefort conseille l'eau de casse-lunette dans les ophtalmies avec rougeur, dans la chassie, et toutes les fois qu'il est question d'éclaircir la vue et de la fortifier, avec une quantité suffisante de camphre et de safran, lorsqu'il s'agira de calmer une inflammation. (N)