milium, s. m. (Botanique) genre de plante dont la fleur n'a point de pétale ; elle est disposée par petits faisceaux en un large épi. Chaque fleur a plusieurs étamines qui sortent d'un calice composé de deux feuilles. Le pistil devient dans la suite une semence arrondie ou ovale, et enveloppée d'une bâle qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Voici ses caractères, selon Ray. Il a un pannicule lâche, et divisé en plusieurs parties. Chaque fleur est portée sur un calice composé de deux feuilles, qui, en guise de pétale, servent à défendre les étamines et le pistil de la fleur, lequel se change en une semence de figure ovale et luisante.

Linnaeus fait aussi du millet un genre distinct de plante qu'il caractérise ainsi : son calice est une espèce de bâle, qui contient diverses fleurs. Il est composé de trois valvules, ovales, pointues. La fleur est plus petite que le calice, et est formée de deux valvules oblongues, dont l'une est plus petite que l'autre. Les étamines sont trois courts filets capillaires. Les bossettes sont oblongues, et le germe du pistil est arrondi. La fleur renferme la semence, et ne s'ouvre point pour la laisser tomber. La graine est unique et sphéroïde.

Boerhaave compte dix-sept ou dix-huit espèces de ce genre de plante ; mais c'est assez de décrire ici les deux principales, le petit et le grand millet nommé sorgo.

Le petit millet, le millet ordinaire, jaune ou blanc, milium vulgare, semine luteo vel albo, des Bauhin, de Ray, Tournefort, et autres botanistes, a des racines nombreuses, fibreuses, fortes, blanchâtres ; elles jettent plusieurs tiges ou tuyaux à la hauteur de deux ou trois pieds, de moyenne grosseur, entrecoupés de neuds. Ses feuilles sont amples, larges de plus d'un pouce, semblables à celles du roseau, revêtues d'un duvet épais dans l'endroit où elles enveloppent la tige ; mais après qu'elles s'en sont détachées, elles deviennent insensiblement lisses et polies. Ses fleurs naissent en bouquets aux sommités des rameaux, de couleur ordinairement jaune, quelquefois noirâtre ; elles sont composées de trois étamines qui sortent du milieu d'un calice, le plus souvent à deux feuilles. Quand les fleurs sont tombées il leur succede des graines presque rondes, ou ovales, jaunes, ou blanches, dures, luisantes, renfermées dans des espèces de coques minces, tendres, qui étaient enveloppées par le calice de la fleur.

Cette plante se cultive dans les campagnes, et demande une terre neuve, légère, grasse, et humectée.

Le grand millet, le millet d'Inde, ou le sorgo, est le milium arundinaceum, subrotundo semine, sorgo nominatum, C. B. P. 26, et de Tournefort I. R. H. 514.

Sa racine consiste en de grosses fibres, fortes, qui s'enfoncent çà et là en terre afin que les tiges qu'elles soutiennent puissent plus aisément résister au vent. Elle jette plusieurs tuyaux semblables à ceux des roseaux à la hauteur de huit à dix pieds, et quelquefois de douze, gros comme le doigt, noirâtres, robustes, noueux, remplis d'une moèlle blanche et douçâtre, à la manière du sureau. Ces tuyaux rougissent quand la semence mûrit. De chaque nœud il sort des feuilles longues d'une coudée, larges de trois ou quatre doigts, semblables à celles du roseau ; les feuilles d'en haut sont armées de petites dents pointues, qui coupent les doigts quand on les manie en descendant.

Ses fleurs naissent aux sommités des tiges en manière de bottes, ou de bouquets, droits, longs d'environ un pied, larges de quatre ou cinq pouces ; ces fleurs sont petites, jaunes, oblongues, et pendantes, composées de plusieurs étamines qui sortent du milieu du calice à deux feuilles. Quand les fleurs sont tombées, il leur succede des semences nombreuses, plus grosses du double que celles du petit millet, presque rondes ou ovales, de couleur, pour l'ordinaire, rougeâtre, ou d'un roux tirant sur le noir, plus rarement blanchâtre ou jaune, enveloppées d'une double capsule ; et après qu'elles ont été secouées, il reste des pédicules, comme de gros filaments, dont on fait des brosses.

Il y a un autre millet d'Inde qui ne diffère du premier, qu'en ce que sa semence est aplatie, grosse comme un grain d'orobe, et fort blanche. C'est le sorghi album, milium indicum, Dora Arabum de J. B. Il croit en Arabie, en Cilicie, et dans l'Epire. Les Arabes en tirent de même que des cannes à sucre, un suc extrêmement doux. On le seme en Cilicie pour la volaille, et pour suppléer au bois dont on manque. (D.J.)

MILLET, (Diète) la farine de millet fournit un aliment assez grossier, de difficîle digestion, resserrant un peu le ventre, et causant quelquefois des vents. Les paysans qui ont les organes de la digestion fort vigoureux, s'en accommodent cependant assez bien. Ils la mangent soit fermentée, sous forme d'un pain assez mal levé, mou et gluant, à moins qu'on n'y mêle une bonne quantité de farine de froment, ou non fermentée sous la forme de différentes bouillies, pâtes, gâteaux, etc. cuit à l'eau ou au lait. Le millet a d'ailleurs toutes les propriétés communes des farineux. Voyez FARINEUX. (b)