S. m. (Botanique) parmi les Botanistes le mot ovaire désigne l'endroit où les semences des plantes sont attachées, et où elles reçoivent leur nourriture. Il y a des plantes dont l'ovaire est découvert, comme celui des renoncules, du clématitis, etc. Il y en a d'autres dont l'ovaire est fait en cornet, en graine, en boète, etc. et par conséquent dont les semences sont couvertes, comme on le voit dans l'aconit, dans la linaire, dans l'apocin, etc. Ainsi le mot d'ovaire est plus étendu que celui de capsule, car toutes les capsules sont des espèces d'ovaire, et tous les ovaires ne sont pas des capsules. (D.J.)

OVAIRE, s. m. (Anatomie) les deux corps blanchâtres, ovales, aplatis, qu'on nomme ovaires, attachés aux côtés du fond de l'utérus, si petits avant l'âge de puberté, relevés et polis dans cet âge, ridés dans les vieilles, et remplis de cicatrices dans celles qui ont eu plusieurs enfants, sont d'une substance encore inconnue ; voici ce qu'en disent les Anatomistes.

Ces organes sont situés dans le bassin de l'hypogastre, sur la face interne de l'os des iles, aux côtés du fond de la matrice, dont ils ne sont éloignés que de deux bons travers de doigt.

Ils sont attachés à ce viscère par un ligament fort, que les anciens prenaient mal à-propos pour un vaisseau déférant, puisqu'il n'est pas creux ; et les trompes de Fallope leur tiennent encore lieu d'une seconde attache à la matrice, aussi bien que ses ligaments larges, sur lesquels ils sont placés : par-en-haut, ils sont attachés aux vaisseaux spermatiques, par le moyen du péritoine, de sorte qu'ils y sont comme suspendus. Lorsque les femmes ne sont pas grosses, leur situation est parallèle au fond de la matrice ; mais au temps de la grossesse, ils approchent plus de ses côtés et de son cou, dont son fond se trouve alors fort éloigné.

La figure des ovaires n'est pas exactement ronde, mais large et aplatie, tant à leur partie antérieure, qu'à leur partie postérieure ; et leur surface est inégale dans les vieilles femmes, mais égale et polie dans les jeunes.

Leur grandeur est différente selon les âges : les jeunes filles les ont d'un plus gros volume que les femmes d'un âge avancé ; leur grosseur n'excéde pas néanmoins pour l'ordinaire celle d'un œuf de pigeon.

Ils sont couverts de deux membranes : l'une qui leur est propre, et l'autre qu'ils empruntent du péritoine. Etant dénués de ces membranes, leur substance parait assez blanche : elle est composée de membranes et de fibres attachées lâchement les unes avec les autres ; et entretissues de beaucoup de veines, d'artères et de nerfs. Leurs veines et leurs artères viennent des spermatiques, et ils reçoivent des nerfs des intercostaux ; ils ont aussi des vaisseaux lymphatiques, qui se déchargent dans le réservoir du chyle.

Il y a des choses bien singulières à remarquer dans les ovaires : ils ne s'y rencontre que trop communément de petites vésicules, qui sont remplies d'une eau claire et limpide, lesquelles étant cuites comme les œufs des volatiles, deviennent dures, et ont la même couleur et le même goût que le blanc de ces œufs ; ce qui est cause qu'on les prend pour la matière de la génération ; qu'on les fait servir aux mêmes usages que les œufs des oiseaux ; qu'on leur en donne le nom, et celui d'ovaires aux deux organes qui les contiennent. Ces œufs ont chacun deux membranes propres, qui sont parsemées d'un grand nombre de petites branches de veines, d'artères et de nerfs.

On trouve quelquefois dans les ovaires des vésicules qui contiennent une humeur aqueuse, et qui sont quelquefois plus grosses que les œufs mêmes ; mais qui ne s'endurcissent point quand on les fait cuire : ce sont de faux œufs qu'on appelle des hydatides.

Les œufs diffèrent beaucoup les uns des autres dans un même ovaire. Dans les femmes les plus gros œufs ne passent pas la grosseur d'un pois : on les trouve dans tous les animaux. L'âge et la grossesse y apportent un grand changement ; car dans les jeunes animaux ils sont fort petits, et plus gros dans ceux qui sont âgés. On en trouve quelquefois jusqu'à 20 dans un ovaire, enfermés chacun dans une petite cellule, à laquelle se terminent beaucoup de veines et d'artères, tant pour porter la nourriture à l'œuf, que pour remporter le superflu.

Dans l'ouverture des cadavres des femmes, on a trouvé quelquefois un des ovaires de la grosseur du poing, rempli d'une humeur gluante, verdâtre, et quelquefois plein de cheveux. On a trouvé encore ces mêmes ovaires charnus, et d'autres fois d'un volume si considérable, qu'ils contenaient plusieurs livres d'eau : quelquefois on y a rencontré de petites pierres, du suif et choses semblables. Dans une femme âgée de 24 ans, M. Ruysch y a trouvé des dents, entr'autres une dent molaire. Voyez aussi les mém. de l'acad. des Sciences, ann. 1743.

La plupart des anatomistes modernes craient que ces œufs étant rendus féconds, lorsqu'ils sont pénétrés par la partie spiritueuse de la liqueur séminale, sont portés des ovaires des femmes dans la matrice par les trompes de Fallope, où les petites découpures du morceau frangé les ont engagés ; qu'ils s'accraissent dans la cavité de ce viscère par la nourriture qui leur est fournie, et que la matière intérieurement contenue dans ces œufs, sert à former le foetus, et ses enveloppes à produire l'arriere-faix.

Ils étalent plusieurs raisons pour appuyer leur système, que le foetus se forme de cet œuf qui se détache de l'ovaire. 1°. Tous les animaux ont des ovaires : 2°. Riolan, Graaf, Eltsoltzius, rapportent qu'ils ont trouvé le foetus dans les tuyaux par où passent ces œufs : 3°. on a trouvé un foetus dans les trompes, d'où il a été retiré âgé de 21 mois, et la mère n'est pas morte dans l'opération. Voyez aussi l'observation de M. Littre dans les Mém. de l'acad. des Scienc. ann. 1701. 4°. M. Ruysch a fait voir un œuf détaché récemment de la trompe, tournée vers l'ovaire pour recevoir cet œuf : 5°. l'expérience de Nuck appuie fortement cette opinion. Il prit une chienne, et quelques jours après l'avoir fait couvrir, il trouva deux œufs qui étaient fort grossis dans l'ovaire ; il lia la corne de la matrice qui regardait ces œufs, il referma la plaie ; et 21 jours après ayant rouvert cette chienne, il vit deux foetus dans la corne, entre la ligature et l'ovaire. 6°. Enfin les femelles ne sauraient concevoir sans les ovaires ; car les chiennes qu'on a coupées ne conçoivent pas, et n'ont plus aucun penchant à l'amour, comme si les ovaires seuls les y excitaient. (D.J.)

OVAIRE, pierre, (Histoire naturelle) lapis ovarius ; pierre formée par un assemblage de petits globules semblables à des œufs de poisson. Voyez OOLITE. (-)