S. m. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale et labiée ; les étamines se trouvent sur la lèvre supérieure ; la lèvre d'en-bas est divisée en cinq parties comme dans les fleurs de la germandrée. Le pistil sort du calice, il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Ajoutez aux caractères de ce genre que les fleurs naissent sur les branches et sur les tiges, et qu'elles sont réunies en forme de tête. Tournefort, Institut. rei herbar. Voyez PLANTE.

Ce genre de plante, en anglais the montain-poley, est bien nombreux en espèces. Tournefort en compte trente-sept ; il y en a deux employées principalement en Médecine, le jaune et le blanc.

Le polium jaune, polium montanum, luteum, I. R. H. 206. a la racine ligneuse, garnie de quelques fibres. Elle pousse plusieurs tiges grêles, dures, hautes d'environ un demi-pié, cotonneuses, dont les unes se tiennent couchées sur terre, et les autres redressées. Ses feuilles sont petites, oblongues, épaisses, dentelées sur leurs bords, garnies en-dessus et en-dessous d'un duvet ou coton blanchâtre.

Ses fleurs naissent au sommet des tiges et des branches ; elles sont formées en gueules, petites, ramassées plusieurs ensemble en manière de tête, de couleur jaune comme de l'or, d'une odeur pénétrante et aromatique, d'un goût amer : chacune de ses sleurs est un tuyau évasé par le haut et prolongé en une lèvre découpée en cinq parties ; la lèvre supérieure est si courte qu'on ne la voit point, et sa place est occupée par quelques étamines. Après que les fleurs sont passées, il leur succede des semences menues, presque rondes, renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur.

Cette plante croit dans les pays chauds sur les montagnes, les collines et autres lieux élevés, secs et pierreux, comme en Languedoc, en Provence, en Dauphiné. On la cultive dans les jardins où elle fleurit en été, ordinairement en Juillet et Aout. Clusius dit qu'en Espagne, aux royaumes de Grenade et de Valence, elle fleurit dès le mois de Mars.

Le polium à fleur blanche, polium montanum, album, I. R. H. 206. ne diffère du précédent qu'en ce que ses feuilles sont plus petites et moins cotonneuses, et en ce que ses fleurs sont blanches de même que ses têtes.

Le polium résiste à la putréfaction ; il est amer, et approche beaucoup de la nature de la germandrée ; il est apéritif, sudorifique, emménagogue. Il entre dans plusieurs confections, dans les opiates et dans la thériaque ; on emploie particulièrement ses sommités fleuries, qu'on appelle coma polii, seu comam poliatam ; mais on ne connait point le polium des anciens.

Il y a une espèce de polium rare dans les boutiques, et plus odorant que les autres, c'est le polium de Crète, nommé polium maritimum, erectum, monspeliacum, par C. B. P. 221. Rai, Histoire I. 524. Tournefort, I. R. H. 206.

Cette espèce a environ un pied de haut ; elle est fort branchue, et pousse des tiges carrées et velues, des nœuds desquelles sortent deux petites feuilles blanches, cotonneuses, d'environ demi-pouce de long et d'environ trois lignes de large, mousses et découpées vers leurs extrémités. Les fleurs naissent aux sommets des tiges dans des épis ronds, cotonneux, épais ; elles sont petites et de couleur blanche, en gueule, sans casque, et portées sur un calice blanc, velu, à cinq segments. Les fleurs et les feuilles ont une odeur aromatique, fort agréable. Elle croit en Italie et dans les provinces méridionales de France, et fleurit au mois de Juillet. (D.J.)

POLIUM DE MONTAGNE, (Matière médicale) les sommités fleuries de cette plante entrent dans les fameux antidotes des anciens, tels que le mithridate et la thériaque. Elles entrent aussi dans l'hière de coloquinte. Elle est encore un des ingrédiens de l'eau générale de la pharmacopée de Paris, et de plusieurs compositions officinales analogues, mais inusitées parmi nous. On ne l'emploie point communément dans les prescriptions magistrales. Ses sommités fleuries et ses feuilles infusées à la manière du thé, sont recommandées cependant par des botanistes comme diurétiques, emménagogues, désobstruantes et alexipharmaques. (b)