S. f. (Botanique) genre de plante dont la fleur monopétale ressemble à celle de la mauve ; son fruit est oblong, divisé en plusieurs loges, dans chacune desquelles sont contenues des semences de figure sphéroïde. Le sommet du fruit s'ouvre quand il est mûr, et montre ses graines.

M. de Tournefort compte trente et une espèces de ketmia, et il ne les a pas épuisées. On en cultive plus d'une vingtaine en Angleterre dans les jardins des curieux, parce qu'il y a plusieurs ketmia qui s'élèvent en buisson à la hauteur de sept ou huit pieds, et que la plupart des espèces produisent de très-belles fleurs.

On les multiplie de graine qu'on seme au printemps dans une terre légère préparée ; l'année suivante on les transplante dans des couches d'une pareille terre, à la distance d'un pied en carré : on les laisse croitre ainsi pendant deux ans, en les arrosant dans les grandes chaleurs, et en les garantissant des mauvaises herbes ; ensuite on les transporte avec précaution dans des lieux à demeure, ou dans une pépinière, en observant de les mettre à trois pieds d'éloignement.

Il y a quelques espèces de ketmia d'une grande délicatesse, et qui demandent des soins attentifs et la chaleur des serres. Il y en a dont les fleurs ont cette singularité de changer de couleur en différents temps du jour, d'être blanches le matin, rouges à midi, et pourpre le soir ; telle est l'espèce à double fleur qu'on nomme aux Indes occidentales, rose de la Martinique, et beaucoup mieux en anglais, double china rose ; les Botanistes l'appellent ketmia sincusis, fructu subrotundo, flore pleno. Il y en a dont les fleurs ne vivent qu'un jour, mais qui sont succédées par de nouvelles fleurs jusqu'aux gelées. Il y en a qu'on estime par l'odeur agréable de leurs graines ; il y en a qui sont annuelles et qui forment une jolie variété avec d'autres plantes de cette nature dans des plates-bandes de parterres ; mais Miller vous instruira de toutes ces particularités, que les bornes de cet ouvrage ne permettent pas même de parcourir.

On appelle aujourd'hui la ketmia, gombaut, dans nos îles françaises ; Voyez ce mot : mais il faut conserver précieusement la dénomination de ketmia que les Botanistes ont consacrée de tout temps à ce genre de plante.

(Le Chevalier DE JAUCOURT.)