S. m. (Histoire naturelle, Botanique) hyssopus genre de plante à fleur monopétale labiée ; la lèvre supérieure est relevée, arrondie et échancrée, et l'inférieure est divisée en trois pièces, dont celle du milieu est creusée en cuiller, et terminée par deux pointes en forme d'ailes. Il sort du calice un pistil, attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et environné de quatre embryons, qui deviennent dans la suite autant de semences oblongues et renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei. herb. Voyez PLANTE. (I)

Miller en compte cinq ou six espèces ; décrivons la plus commune, hyssopus officinarum, caerulea, spicata, C. B. P.

Sa racine est ligneuse, dure, fibrée, de la grosseur du doigt ; ses tiges sont hautes d'une coudée, ligneuses, cassantes, branchues ; ses feuilles naissent deux à deux et opposées ; elles sont longues d'un pouce ou d'un pouce et demi, larges de deux lignes, pointues, lisses, d'un verd foncé, âcres, et d'une bonne odeur. Ses fleurs sont en grand nombre au sommet des branches, disposées en manière d'anneaux sur des longs épis, tournées presque toutes d'un même côté ; elles sortent de longs calices, cannelés, partagés en cinq segments, pointus ; elles sont grandes, d'une seule pièce, bleues, et en gueule ; la lèvre supérieure est redressée, arrondie, partagée en deux, et l'inférieure en trois, dont celle du milieu est creusée en cueilleron, échancré, et terminé par deux pointes.

Chaque fleur a quatre étamines, oblongues, bleues, garnies de petits sommets d'un bleu foncé. Il s'élève du calice un pistil, attaché en manière de clou à la partie postérieure de la fleur, et comme accompagné de quatre embryons, qui se changent ensuite en autant de petites graines arrondies, brunes, cachées dans une capsule qui servait de calice à la fleur.

On cultive communément cette plante dans les jardins ; elle est toute d'usage, et a les qualités d'inciser, d'atténuer, et de discuter ; elle est surtout destinée aux maladies tartareuses des poumons, et passe pour très-utîle dans l'asthme humoral. Elle contient un sel ammoniacal uni avec une huile, soit subtîle essentielle aromatique, soit épaisse et bitumineuse.

Nous ne connaissons point l'hyssope des anciens, mais ce n'était pas le même que le nôtre ; Dioscoride, en parlant d'une plante appelée Chrysocomé, dit que c'est un petit arbrisseau qui a la fleur en raisin comme l'hyssope ; dans un autre endroit, où il décrit l'origan héracléotique, il remarque qu'il a la feuille semblable à celle de l'hyssope, disposée en ombelle : or notre hyssope n'a point la feuille en forme de parasol, mais étroite et pointue, ni la fleur en raisin, mais en épi.

Il parait d'ailleurs par l'histoire de la passion de Notre-Seigneur, rapportée dans les évangélistes, que l'hyssope des anciens devait être un petit arbrisseau qui fournissait du bois assez long. On emplit, dit S. Jean, chap. xix. Ve 29. une éponge de vinaigre, et l'ayant mise au bout d'un bâton d'hyssope, on la porta à la bouche de Jesus-Christ en croix ; à la vérité le grec dit seulement, l'ayant mise autour d'un hyssope ; mais ce qui prouve que cet hyssope était une espèce de bâton c'est que S. Matthieu, racontant le même fait, dit qu'on attacha cette éponge autour d'un bâton.

Enfin, on peut tirer la même conséquence d'un passage de Josephe, où il dit de Salomon, d'après le vieux testament, que ce prince avait décrit chaque espèce d'arbre depuis le cedre jusqu'à l'hyssope. L'hyssope des anciens était donc un arbre, un arbrisseau, et par conséquent ce n'était point l'hyssope des modernes. Quelques commentateurs, comme le P. Calmet, répondent qu'en Judée l'hyssope s'élevait à une assez grande hauteur ; mais cette supposition est gratuite, et n'est point appuyée du témoignage des Botanistes modernes qui ont herborisé dans ces pays-là. (D.J.)

HYSSOPE, (Diète et Matière médicale) l'hyssope est une Plante aromatique d'une odeur forte ; elle a une saveur vive et un peu âcre.

On s'en sert dans quelques provinces à titre d'assaisonnement, dans quelques ragouts et dans les salades, mais son goût et son odeur ne plaisent qu'à peu de personnes.

Elle est destinée principalement dans l'usage medicinal, à diviser les glaires épaisses retenues dans les vésicules du poumon, et en faciliter l'expectoration ; ou bien, ce qui est la même chose, on l'emploie comme un béchique incisif très-puissant. C'est à ce titre qu'elle passe pour spécifique dans l'asthme humide, prise en infusion dans de l'eau ou dans du vin : on l'a employée aussi quelquefois avec succès dans l'aphonie ; dans ce dernier cas on mêle ordinairement son infusion avec du lait ; dans l'un et dans l'autre on peut employer le syrop simple et la conserve d'hyssope. L'eau distillée de cette plante passe encore pour utîle dans les mêmes maladies ; on peut assurer au moins que cette eau est du nombre de celles qui ne sont pas sans vertu. Voyez EAUX DISTILLEES.

L'infusion d'hyssope prise habituellement le matin à jeun, est encore un bon remède pour fortifier l'estomac, et pour donner de l'appétit. Elle est analogue en ceci aux feuilles de mélisse et à celles de petite sauge, qui sont plus en usage que celles-ci.

Les feuilles et les sommités d'hyssope entrent dans plusieurs compositions pharmaceutiques. (b)