S. f. (Histoire naturelle, Botanique) tanacetum ; genre de plante à fleur, composée de plusieurs fleurons profondément découpés, soutenus par un embryon, et renfermés dans un calice écailleux et presque hémisphérique ; l'embryon devient dans la suite une semence qui n'a point d'aigrette. Ajoutez aux caractères de ce genre que les fleurs sont épaisses, et qu'elles naissent par bouquets. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Tournefort compte trois espèces de ce genre de plante, la commune, celle qui est à feuilles frisées, et celle que nous nommons la menthe-coq, l'herbe au coq, le coq des jardins qui est décrite ailleurs.

La tanesie vulgaire, tanacetum vulgare, luteum, C. B. P. 132. I. R. H. 461, en anglais, the common yellow-flowerr'd garden-tanzy, a sa racine vivace, longue, divisée en plusieurs fibres qui serpentent de côté et d'autre. Elle pousse des tiges à la hauteur de deux ou trois pieds, rondes, rayées, un peu velues, moèlleuses. Ses feuilles sont d'un verd-jaunâtre, grandes, longues, ailées, dentelées en leurs bords, d'une odeur forte et d'un goût amer. Ses fleurs naissent au sommet des tiges par gros bouquets arrondis, rangés comme en ombelles, composés chacun de plusieurs fleurons évasés et dentelés par le haut, d'une belle couleur jaune dorée, luisantes, rarement blanches, soutenues par un calice écailleux. Il succede aux fleurs des semences menues et ordinairement oblongues, qui noircissent en mûrissant. Cette plante croit par-tout, le long des chemins et des prés, dans les champs, aux bords des fossés, dans des lieux humides ; elle fleurit en Juillet et Aout. (D.J.)

TANESIE, (Matière médicale) tanesie ordinaire, ou herbe aux vers ; on emploie en médecine les feuilles, les fleurs et les semences de cette plante.

La tanesie a une odeur forte, désagréable, qui porte à la tête, et une saveur amère, aromatique, un peu âcre. Elle donne dans la distillation de l'huîle essentielle, mais en petite quantité.

Ses vertus les plus reconnues sont les qualités vermifuges, utérines et carminatives. L'infusion des fleurs, feuilles ou des sommités, soit fleuries, soit en graines, est un remède fort ordinaire dans les affections vermineuses et venteuses. On donne aussi les mêmes parties desséchées et réduites en poudre dans les mêmes cas, soit seules, soit mêlées à d'autres remèdes carminatifs et vermifuges. (Voyez CARMINATIFS et VERMIFUGES.) La teinture tirée avec le vin est aussi d'usage dans les mêmes maladies, et plus encore dans les suppressions des règles. L'infusion de tanesie convient encore très-bien pour faire prendre dans cette dernière maladie, par-dessus des bols emmenagogues.

Le suc, qui est moins usité que tous ces autres remèdes, est encore plus puissant, et doit être regardé comme un très-bon remède contre les maladies dont nous venons de parler. On peut le donner à la dose de deux gros jusqu'à demi-once, soit seul, soit étendu dans quatre onces d'eau distillée de la même plante.

Cette eau distillée possède une partie des vertus de la tanesie. Elle fournit un excipient approprié des juleps et des mixtures vermifuges, et des potions emmenagogues et hystériques.

La tanesie est encore mise au rang des meilleurs fébrifuges, des diaphorétiques-alexipharmaques, et des diurétiques appelés chauds. Cette dernière vertu a été donnée même pour être portée dans la tanesie à un assez haut degré, pour que l'usage de cette seule plante ait guéri l'hydropisie en évacuant puissamment par les urines.

La semence de tanesie est employée quelquefois au-lieu de celle de la barbotine ou poudre à vers ; mais elle est bien moins efficace que cette dernière semence.

On emploie aussi la tanesie extérieurement comme résolutive, fortifiante, bonne contre les douleurs et les enflures des membres, et même contre les dartres, la teigne, etc.

On la fait entrer dans les demi-bains et les fomentations fortifiantes et discussives, dans les vins aromatiques, etc. On croit qu'appliquée sur le ventre, elle chasse et tue les vers, et qu'elle peut provoquer les règles.

On dit que son odeur chasse les punaises et les puces.

Les feuilles de tanesie entrent dans l'eau vulnéraire ; les fleurs dans la poudre contre les vers de la pharmacopée de Paris ; les feuilles et les fleurs, dans l'orviétan, etc.

Cette plante a beaucoup d'analogie avec la grande absynthe. (b)