S. f. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante dont les botanistes ont établi les deux espèces suivantes : Hungarica edulis, panacis heraclei folio, semine libanotidis cachyophorae J. B. panaci heracleo similis, tataria Hungarica dicta. P. C. B.

Cette plante n'est pas commune, elle donne une racine longue et épaisse, puisque Clusius dit en avoir Ve d'aussi grosses que le bras d'un homme, et d'une coudée ou plus de longueur ; elles lui avaient été données par Balthasar de Bathian, qui en avait fait venir de Hongrie, d'au-delà du Danube, pour les planter dans le jardin qu'il avait à Vienne. Ses feuilles ressemblent assez à celles du navet par leurs dentelures, mais elles sont plus courtes, et d'une figure plus approchante de celles du panais ; elles sont couvertes d'une substance rude et lanugineuse, et d'un verd extrêmement pâle ; il leur succede d'autres feuilles aussi rudes, mais plus finement dentelées ; du milieu d'elles, s'élève une tige cannelée, creuse, noueuse, haute d'une coudée au plus, grosse comme le poing, garnie d'autres feuilles plus petites, découpées en plusieurs segments, et pareillement couverte d'une substance rude et lanugineuse.

Le sommet de la tige porte une ombelle pareille à celle du panax heracleus, composée de fleurs de même figure et de même couleur, auxquelles il succede quelques semences (car toutes les fleurs ne sont point fertiles) fort grosses et approchantes de celles du libanotis cachryophora.

Clusius fut deux ans à attendre que la racine qu'il avait plantée dans son jardin, produisit des tiges et des semences ; mais ce temps passé, elle se pourrit, et répandit une si mauvaise odeur, qu'il fut obligé de la jetter.

Les Hongrois qui habitent aux environs d'Agria, de même que ceux qui confinent à la Valachie et à la Moldavie, usent de cette racine dans le temps de disette, faute de pain, ainsi que Clusius dit l'avoir appris du gentilhomme dont on a parlé, et de quelques autres personnes de qualité. Ray. (D.J.)