S. m. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur en croix, composé de quatre pétales : le pistil sort du calice, et devient dans la suite un fruit plat, arrondi, bordé le plus souvent d'une aîle ou d'un feuillet, et échancré à sa partie supérieure ; ce fruit est divisé en deux loges par une cloison intermédiaire, dirigée obliquement relativement au plan des panneaux, et il renferme des semences le plus souvent aplaties. Ajoutez aux caractères de ce genre que ses feuilles sont simples, en quoi il diffère de celui du cresson. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.
Des vingt et une espèces de thlaspi de Tournefort, nous décrirons la plus ordinaire, thlaspi vulgatus I. R. H. 212. en anglais, the common treaclemustard.
Sa racine est assez grosse, fibreuse, ligneuse, blanche, un peu âcre. Elle pousse des tiges à la hauteur d'environ un pied, rondes, velues, roides, rameuses, garnies de feuilles simples sans queue et sans découpure, longues comme le petit doigt, larges à leur base, s'étrécissant peu-à-peu en pointe, crenelées en leurs bords d'un verd-blanchâtre, d'un goût âcre et piquant. Ses fleurs sont petites, blanches, nombreuses, disposées comme celles de la bourse à berger, composées chacune de quatre pétales en croix, avec six étamines à sommets pointus.
A ces fleurs succedent des fruits ronds, ovales, aplatis, bordés ordinairement d'une aîle ou feuillet plus étroits à leur base, plus larges et échancrés par le haut. Ils sont composés de deux panneaux séparés par une cloison mitoyenne, posée de travers, et divisés en deux loges ; elles contiennent des graines presque rondes, aplaties, d'une couleur rouge obscure ; ces graines noircissent en vieillissant, et sont d'un goût âcre et brulant, comme la moutarde.
Cette plante vient aux lieux incultes, rudes, pierreux, sablonneux, exposés au soleil et contre les murailles ; elle fleurit en Mai, et sa semence mûrit en Juin. On nous l'apporte du Languedoc et de la Provence, où elle croit supérieure à celle des autres climats tempérés : il faut la choisir nouvelle, nette, bien nourrie, âcre et piquante au gout. (D.J.)
THLASPI, (Matière médicale) la semence de plusieurs espèces de thlaspi est recommandée comme remède par quelques auteurs de médecine. Ces plantes sont de la classe des cruciferes de Tournefort, et dans la division de celles qui contiennent l'alkali volatil spontané dans un état assez nud, et en une quantité assez considérable.
La semence de thlaspi n'est guère moins âcre et piquante que la semence de moutarde, dont on peut la regarder comme la succédanée. Voyez MOUTARDE. Cette semence est très-peu usitée, ou même absolument inusitée dans la prescription des remèdes magistraux. Elle entre dans le mithridat et dans la thériaque. (b)