S. f. (Botanique) lorsque le pape Alexandre III. vint se réfugier à Venise vers l'an 1179, pour y terminer ses différends avec Frédéric Barberousse, il accorda par reconnaissance au doge Sebastien Zani et à ses successeurs de mettre à l'avenir sur leurs armes une espèce de parasol, qu'on voit aussi quelquefois sur les armes de la république. Ceux qui connaissent cette espèce d'armoirie, ont une idée juste de l'ombelle des botanistes. Donnons-en maintenant la définition.

C'est l'extrémité de la tige divisée en plusieurs pédicules ou rayons qui sortant du même centre, s'ouvrent de telle manière qu'ils forment un cône renversé, et sont à-peu-près disposés comme les bâtons d'un parasol, faisant un bouquet, dont la surface est un peu convexe.

Si les pédicules de la tige se trouvent subdivisés en d'autres d'une même forme, sur lesquels les fleurs ou fruits sont disposés, le premier s'appelle rayons, et le second pédicules.

L'ombelle qui n'est formée que de pédicules, se nomme ombelle simple ; celle qui est formée de rayons et de pédicules se nomme ombelle composée. Ainsi les plantes ombelliferes sont celles dont les fleurs naissent en ombelles à l'extrémité des tiges, et y représentent en quelque manière un parasol. Telles sont les fleurs d'aneth, de carotte, de cerfeuil, de fenouil, d'angélique, de persil, etc.

On a remarqué que presque toutes les plantes à ombelles ont leurs racines sujettes aux vers qui les détruisent ; si cette observation est vraie, il faudrait en rechercher la cause, et peut-être la découvrirait-on.

Nous avons un traité très-estimé des plantes ombelliferes de l'illustre Morisson, qui a signalé par cet ouvrage ses talents en botanique, comme il signala dans sa jeunesse son courage pour les intérêts du roi Charles I. en les soutenant dans un combat donné sur le bord d'Aberdéen sa patrie ; c'est lui-même à qui Gaston d'Orléans, prince curieux, donna la direction du jardin de Blais ; étant retourné dans son pays après la mort de ce prince, il fut comblé de bienfaits par Charles II. et bientôt après nommé par l'université d'Oxford pour la profession de botanique qu'il exerça le reste de ses jours avec la plus grande distinction. Son livre des plantes en ombelles parut en latin sous ce titre : Plantarum umbelliferarum distributio nova. Oxoniae 1672, in-fol. avec fig.

Quand on examine avec un peu de soin la partie que M. Tournefort prend dans les plantes ombelliferes pour le calice de leur fleur, on est bientôt convaincu qu'elle n'est pas ainsi qu'il le pense, un composé de deux semences nues, mais que c'est un composé de deux capsules monospermes couronnées d'un calice. On ne peut encore s'empêcher de dire 1°. que cet illustre auteur ne devait pas exclure l'échinophora du nombre des plantes ombelliferes, d'autant que Morisson a fait voir que les ovaires ou capsules séminales des espèces de ce genre contenaient chacune deux graines, dont une à la vérité avorte le plus souvent dans nos pays. 2°. M. de Tournefort n'aurait pas dû ici plutôt que dans tant d'autres genres d'ombelliferes, prendre pour un calice commun cette sorte de fraise ou collet à rayons, qui se trouve à la base de chaque ombelle. 3°. Enfin il devait avertir qu'entre tant de fleurs contenues dans un seul calice il n'y en avait qu'une de fertile, puisque ce prétendu calice s'étant transformé en fruit, ne renfermait qu'une semence unique ; mais ces légères fautes n'ôtent rien du tout à la gloire d'un homme à qui la Botanique doit tant de découvertes intéressantes. (D.J.)

OMBELLE, s. f. terme de Blason, ce mot se dit d'une espèce de parasol que le doge de Venise met sur ses armes par une concession d'Alexandre III. quand il se réfugia à Venise, en fuyant la persécution de Frédéric I. Elle est quelquefois sous les armes de la république.