S. m. (Histoire naturelle, Botanique) opulus ; genre de plante qui porte deux sortes de fleurs monopétales ; l'une est en forme de rosette et stérile, elle est percée dans son milieu par un pistil qui sort du calice ; l'autre fleur a la forme d'un bassin, elle est aussi percée par le sommet d'un pistil qui devient dans la suite un fruit, ou une baie molle dans laquelle on trouve une semence aplatie et en forme de cœur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

OBIER, opulus, arbrisseau qui se trouve en Europe et dans l'Amérique septentrionale. Il donne plusieurs tiges dont la plupart s'élèvent à 12 ou 15 pieds. Ses feuilles sont assez grandes, chargées de rides, découpées en trois parties, et d'un verd brun. Ses fleurs qui sont blanches, viennent au mois de Mai en grandes ombelles au bout des branches, mais les fleurons qui bordent l'ombelle, sont stériles ; et néanmoins plus blancs, plus grands et beaucoup plus apparents que ceux du centre qui portent les fruits. Ce sont des baies rondes, succulentes et rouges qui renferment une graine dure et plate, figurée en cœur.

Cet arbrisseau vient assez bien par-tout ; cependant il se plait dans les lieux frais et couverts, à l'exposition du nord, dans les terres grasses et humides, au bord des ruisseaux ; mais s'il se trouve dans un terrain sec et trop exposé au soleil, il y fait peu de progrès, et ces feuilles tombent de bonne heure. Il est extrêmement robuste. On le multiplie aisément de graines, de rejetons, de branches couchées et de bouture. Tous ces derniers moyens sont plus prompts que la semence qui ne lève que la seconde année, si on ne l'a pas semée en automne. L'obier fait une grande quantité de racines noires et chevelues qui assurent sa transplantation. On peut donner à cet arbrisseau une forme régulière, et lui faire une jolie tête ; mais il convient surtout à faire des palissades de six ou huit pieds de haut, qui réussissent sous d'autres arbres. Ses fruits mûrissent à la fin de Septembre, alors ils sont fades et de mauvais goût ; mais après l'hiver ils sont acides et de même goût que l'épinevinette ; ils sont d'un rouge vif et très-apparent, et ils restent sur l'arbre longtemps après la chute des feuilles. C'est un bon appât pour attirer les oiseaux qui en sont très-avides, et c'est aussi une bonne nourriture pour la volaille.

Cet arbrisseau a des variétés qui ont de l'agrément.

1. L'obier ordinaire.

2. L'obier à fleurs doubles, ou la rose de Gueldres. Dans l'espèce à fleurs simples qui précède, les seules fleurs de la circonférence de l'ombelle sont stériles, mais plus grandes et d'une blancheur plus apparente que toutes celles du centre, qui sont fort petites, d'un blanc sale peu apparent, et néanmoins fécondes ; au lieu que dans la rose de Gueldres, toutes les fleurs du centre de l'ombelle sont de la même forme que celles de la circonférence ; et comme leur volume est plus considérable, et qu'il leur faut plus d'espace pour s'étaler, c'est ce qui force l'ombelle à se former en rond, comme si c'était une boule ; ce qui a fait donner à cette fleur le nom de pelote de neige. Cet arbrisseau est de même accroissement que le précédent. Ses fleurs paraissent aussi au mois de Mai ; il en donne en quantité et d'une si belle apparence, qu'on ne peut lui refuser une place dans les plantations que l'on fait pour l'agrément.

3. La rose de Gueldres à feuilles panachées. Ses feuilles sont joliment tachées de jaune ; c'est tout ce qui en fait la différence avec le précédent ; mais il ne faut pas mettre cet arbrisseau dans un terrain gras et humide, où un accroissement trop vigoureux effacerait peu-à-peu la bigarure qui fait son mérite.

4. L'obier de Canada, ou le pemina. Cet arbrisseau ressemble à l'obier ordinaire, si ce n'est qu'il est plus précoce, et que les belles fleurs de la circonférence de l'ombelle sont plus grandes, et ont plus belle apparence.