S. f. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale, en forme d'entonnoir profondément découpé : le calice a aussi la forme d'un entonnoir. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, et il devient dans la suite une semence oblongue, et plus souvent pointue, qui meurit dans son calice. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

La racine de ce genre de plante est fibreuse, grosse, charnue, chaude et vivace ; ses feuilles sont alternes et entières. L'extrémité du pédicule, qui est fort court, se déploie en un calice d'une seule pièce, découpée en cinq segments, velu, et fait en forme de tuyau, dans le centre duquel on trouve l'ovaire muni de son pistil. Ce dernier contient une fleur d'une seule pièce faite en forme de tuyau ou d'entonnoir, dont l'extrémité supérieure est disposée en manière de rayons : ce qui la fait ressembler au jasmin ; ces fleurs sont rangées en épics. La semence est oblongue et pointue.

Tournefort en compte quatre espèces ; 1°. la commune, nommée dentillaria, Rondel ; 2°. la plumbago à fleur blanche ; 3°. l'américaine à larges feuilles, semblables à celles de la bette ; 4°. l'américaine rampante et piquante, à petite feuille de bette.

L'espèce qu'on nomme la dentillaire de Rondelet, jette des tiges faibles, grêles et couvertes de feuilles, longues, étroites, vertes et blanchâtres. Ses fleurs sont disposées en épis, petites, purpurines, d'une seule pièce, divisées en cinq segments ; il leur succede des semences nues, rudes et solitaires. Sa racine est grosse, épaisse ; toute la plante est d'un goût chaud et mordicant, de même que le lepidium.

On lit dans les mém. de l'académie des Sciences, année 1739, p. 471. que c'est un caustique si fort, qu'une fille qui s'en était frottée pour se guérir de la gale, fut écorchée vive ; l'auteur de ce récit ajoute, qu'en conséquence de la même vertu de cette plante, il a Ve trois cancers invétérés et censés incurables par leur adhérence à des parties osseuses, radicalement guéris. Ce remède, continue-t-il, dont le possesseur faisait un grand secret, n'était autre chose qu'une huîle d'olive, dans laquelle il avait fait infuser les feuilles de plumbago, et de cette huîle on oignait trois fois par jour l'ulcère chancreux, en répétant cette application jusqu'à ce que l'escare noire se fût assez encroutée, pour que le malade ne souffrit plus de vives douleurs par l'application du remède, ce qui prenait environ trois semaines : mais comment ce prétendu guérisseur de cancer n'a-t-il pas fait fortune ? (D.J.)