S. m. (Histoire naturelle, Botanique) Nous nommons aussi cette plante airelle ; et c'est sous ce nom qu'on en a donné les caractères.
L'airelle ou le myrtille est le vitis idaea, foliis oblongis, crenatis ; fructu nigricante, de C. B. P. 270. et de Tournefort. Inst. rei. herbar. 608. C'est encore le vaccinium caule angulato, foliis ovatis, serratis, deciduis, de Linnaeus ; Hort. Cliffort, 148 ; en anglais, the wortle-with, black, fruit.
Sa racine est menue, ligneuse, dure, et rampe souvent sous terre. Elle pousse un petit arbrisseau haut d'un à deux pieds, qui jette plusieurs rameaux grêles, anguleux, flexibles, difficiles à rompre, couverts d'une écorce verte. Ses feuilles sont oblongues, grandes comme celles du buis, mais moins épaisses, vertes, lisses, ou légérement dentelées en leurs bords. Ses fleurs nées dans les aisselles des feuilles, sont d'une seule pièce, rondes, creuses, faites en grelots attachés à de courts pédicules, d'un blanc rougeâtre. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des baies sphériques, molles, pleines de suc, grosses comme des baies de genièvre, creusées d'un nombril, d'un bleu foncé ou noirâtre, et d'un goût astringent tirant sur l'acide agréable. Elles renferment plusieurs semences assez menues, d'un goût rouge-pâle.
Cette plante vient en terre maigre, aux lieux incultes, dans les bois montagneux ; parmi les bruyeres et les broussailles, dans les vallées désertes, humides et ombrageuses. Elle fleurit en Mai ; et les fruits mûrissent en Juillet.
On tire le suc de cette plante, et on en fait un syrop ou un rob agréable. On rougit les vins blancs de ce même suc, et l'on en peut tirer d'autres partis dans les Arts. (D.J.)