S. f. camphorata, (Histoire naturelle, Botanique) sa racine est ligneuse, longue, de la grosseur du pouce. Ses tiges sont nombreuses, ligneuses, un peu grosses, hautes d'une coudée, branchues, un peu velues, blanchâtres, garnies de nœuds placés alternativement, de chacun desquels il sort un grand nombre de petites feuilles, qui n'ont pas plus d'un tiers de pouce de long, menues, velues, médiocrement roides ; d'une odeur aromatique, et qui approche un peu du camphre, quand on les frotte entre les doigts ; d'une saveur un peu acre. Ses fleurs sont sans pétales, et composées de quatre étamines garnies de sommets de couleur de rose, qui s'élèvent d'un calice d'une seule pièce, de couleur d'herbe, partagé tantôt en trois parties, tantôt en cinq. Le pistil se change en une petite graine noire, oblongue, arrondie, cachée dans une capsule qui était le calice de la fleur. Cette plante vient communément dans la Provence et dans le Languedoc. Elle est d'usage en Médecine.

Lobel la dit astringente et vulnéraire. M. Burlet, Mém. de l'acad. 1703. lui attribue la vertu d'exciter les urines, les sueurs, la transpiration, et les règles ; de lever les obstructions récentes des viscères ; d'être salutaire dans les maladies chroniques ; de soulager surtout dans l'asthme humide, et dans l'hydropisie où il n'y a ni chaleur ni altération. Il en faut faire un long usage, et se purger de temps en temps. On la prend en décoction dans de l'eau, ou macérée dans le vin. On peut la prendre infusée comme le thé ; elle échauffe beaucoup, et il en faut user avec précaution.