(ARBRE), adj. Histoire naturelle bot. Les Botanistes appellent arbres coniferes, ceux qui portent des fruits de figure conique, comme le cedre du Liban, le pin, le sapin, le picéa, la méleze, etc. On prétend que ces arbres sont à l'épreuve de la corruption et des impressions du temps : mais c'est beaucoup trop prétendre ; et ce serait assez de dire, que ces sortes d'arbres sont, choses égales, généralement moins sujets à la pourriture et à la corruption que les autres, à cause que leur bois est plus compact, plus solide, et qu'ils sont remplis de seve, ou d'un suc abondant, gras et amer. Il parait qu'ils viennent presque tous d'une semence ; et Bodœus de Stapel, dans son commentaire sur Théophraste, dit avoir souvent essayé si les arbres coniferes ne pourraient point se reproduire en en plantant un jet ou une branche en terre, mais qu'ils n'ont jamais bourgeonné, et que toutes ses peines ont été infructueuses. Il est sur qu'on n'a pas assez multiplié les expériences en ce genre, et je crois que Stapel est dans l'erreur.
Le fruit des arbres coniferes porte en Botanique le nom de cone, qui designe des fruits écailleux, secs, et durs, faits en forme de pyramide, contenant pour l'ordinaire deux semences sous chaque rejeton. Ray comprend aussi sous ce nom, sans égard à la figure pyramidale, les fruits qui sont composés de plusieurs parties crustacées, ligneuses, étroitement unies, et s'ouvrant quand le fruit est mûr, comme est celui du cyprès. Ludwig adopte le sentiment de son compatriote, et définit un cone, un fruit composé d'un amas fort serré de couches ligneuses, attaché à un axe commun, dont les interstices sont remplis de semences. Ainsi quoique, suivant Saumaise, un fruit ne mérite le nom de cone que lorsqu'il a une base ronde, et qu'il est terminé en pointe, l'usage a prévalu sur la dénomination tirée de la figure, et ce serait un grand bonheur s'il n'étendait pas plus loin son empire à d'autres égards. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.