S. m. (Botanique) il faut concevoir le parchemin ou le liber comme composé de plusieurs surfaces ou couches cylindriques et concentriques, dont le tissu est réticulaire, et dans quelques arbres réellement extensible en tous sens, parce que les fibres qui le forment sont molles et souples. Tant qu'elles sont en cet état, ou elles sont creuses, et sont des vrais canaux, ou si elles sont solides, leurs interstices sont des canaux. Le suc nourricier qu'elles reçoivent incessamment, et qui s'y arrête en partie, les fait croitre en longueur et en grosseur, les affermit, et les rapproche les unes des autres. On peut supposer que les fibres longitudinales sont celles qui croissent le plus. Ainsi le tissu qui était réticulaire n'est plus qu'un composé de fibres droites posées verticalement et parallèlement les unes auprès des autres, et en un mot, c'est une substance ligneuse. Ce changement est plus grand dans les couches du parchemin les plus proches du dernier aubier, et par conséquent c'est la couche la plus intérieure qui est la première à s'y coller, et à devenir un aubier nouveau. (D.J.)

PARCHEMIN, en Commerce, etc. c'est une peau de mouton ou de chèvre préparée d'une manière particulière qui la rend propre à plusieurs usages, surtout à écrire et à relier les livres. Voyez ECRITURE et RELIURE.

Ce mot vient du latin pergamena, ancien nom de cette manufacture, qu'on dit lui être venu de la ville de Pergame, et dont l'invention est attribuée à Eumenès qui en était roi ; quoiqu'à dire vrai, ce prince semble plutôt avoir perfectionné qu'inventé le parchemin ; car les anciens Perses, suivant Diodore, écrivaient toutes leurs histoires sur des peaux, et les anciens Ioniens, au rapport d'Hérodote, se servaient de peaux de moutons et de chèvres pour écrire, même plusieurs siècles avant le temps d'Eumenès : nous ne devons pas douter que ces peaux ne fussent préparées pour l'usage auquel on les destinait, de la même manière que notre parchemin, quoique probablement avec moins d'art. Voyez Diodore de Sicile, liv. II. pag. 84. Hérod. liv. Voyez Prid. Connect. part. I. liv. VII. pag. 708.

Le parchemin est ébauché par le tanneur, et fini par le parcheminier ; cela forme un article très-considérable du commerce de la France ; il se fabrique dans la plupart de ses villes, et indépendamment de la consommation qu'elle en fait au-dedans, elle en envoie une grande quantité au-dehors, surtout en Angleterre, en Flandre, en Hollande, en Espagne, et en Portugal.

Celui qu'on appelle parchemin vierge, et que le peuple superstitieux croit être fait de la coèffe dans laquelle sont enveloppés les enfants dans le sein de leur mère, n'est rien autre chose qu'un parchemin plus fin et plus mince que le reste, et qui est propre pour de certains usages, comme pour les éventails, etc. il est fait de peau d'agneau ou de chevreau avortés. Voyez l'article VIERGE.

Manière de fabriquer le parchemin. Le parchemin est une peau de bélier, mouton, ou brebis, ou quelquefois même de chèvre, apprêtée de façon qu'on peut l'employer à différents usages, mais principalement à écrire et à couvrir des livres, registres, etc. L'usage du parchemin est beaucoup plus ancien que celui du papier, et avant l'invention de l'Imprimerie tous les livres s'écrivaient à la main ou sur du parchemin, ou sur du vélin. Le vélin est une espèce de parchemin qu'on nomme ainsi, parce qu'il est fabriqué de la peau d'un veau mort-né, ou de celle d'un veau de lait ; mais il est beaucoup plus fin, plus blanc, et plus uni que le parchemin fait avec la peau de mouton ou celle d'une chèvre. Les peaux destinées à fabriquer le vélin reçoivent les mêmes façons que le parchemin, à l'exception cependant qu'elles ne passent point par la chaux. On se sert du vélin pour écrire des livres d'église, pour dessiner des généalogies et des plans ; on peint aussi dessus en mignature, on y imprime des images ; enfin on l'emploie encore quelquefois à couvrir de petits livres rares et qu'on estime. Le vélin se fabrique dans les mêmes endroits que le parchemin, c'est-à-dire qu'il est du ressort du parcheminier à qui celui-ci donne la dernière main comme au parchemin ; mais comme l'une et l'autre de ces peaux passent avant par les mains du mégissier qui les dispose et qui leur donne en quelque sorte les façons principales, nous allons en donner un précis, renvoyant pour plus grand éclaircissement à l'article de la Mégisserie.

Aussi-tôt que les peaux ont été levées de dessus les béliers, moutons ou brebis, on les met tremper dans la rivière pendant un jour ou environ, puis on les lave bien afin d'en faire sortir le sang caillé et de nettoyer la laine, après quoi on les laisse égoutter. Lorsqu'elles sont bien égouttées on les étend les unes sur les autres, observant que la laine soit dessous, de sorte que le côté de la chair se trouve toujours dessus. Après avoir ainsi arrangé les peaux, on prend un fourgon qui est une espèce de bâton, long d'environ trois pieds, au bout duquel sont attachés plusieurs petits morceaux de peau en forme de vadrouille que l'on trempe dans de la chaux vive détrempée dans l'eau, et avec quoi on enduit les peaux les unes après les autres, faisant passer le fourgon sur toutes leurs parties, mais seulement du côté de la chair, et à mesure qu'elles sont ainsi barbouillées de chaux, on les plie en deux sur leur longueur la laine en-dehors, et on les empîle ainsi pliées les unes sur les autres ; cette façon s'appelle mettre en chaux. Lorsque les peaux n'ont point séché en laine depuis qu'elles ont été levées de dessus les moutons, il suffit de les laisser huit à dix jours en chaux ; mais il faut qu'elles y restent au moins quinze dans les cas où elles auraient séché en laine, Ve que la chaux qu'on ne met que pour disposer la laine à quitter plus facilement la peau, agirait alors beaucoup plus lentement. Les peaux ainsi empilées et enduites de chaux ayant passé le temps que nous venons d'indiquer, on les jette dans l'eau courante, et on les lave jusqu'à-ce que la chaux en soit totalement séparée, et que la laine soit bien nette ; on les met ensuite égoutter en les étendant sur une espèce de treteau, et lorsqu'elles sont à demi-seches, on les pose sur le chevalet, afin de les dépouiller de leur laine, ce qui se fait en passant sur toutes leurs parties un bâton rond destiné à cet usage, et qu'on appelle peloire. Avant que de peler ainsi les peaux, on coupe quelquefois la pointe de la laine avec de grands ciseaux, et on la sépare en différents monceaux suivant sa différente qualité. Aussi-tôt que les peaux ont été pelées, on les lave à la rivière afin de les nettoyer, on les laisse ensuite égoutter quelque temps ; après quoi on les met dans un mort-plein, c'est-à-dire dans un plein qui a servi et dont la chaux a presque perdu toute sa force ; on les laisse dans ce mort-plein environ vingtquatre heures ; d'où on les retire ensuite pour les mettre égoutter sur le plein, et c'est ce qu'on appelle laisser les peaux en retraite. Deux jours après que les peaux sont sorties du mort-plein, on les plonge dans un autre plein dont la chaux est moins usée, on les y laisse environ deux ou trois jours, après lesquels on les retire pour les mettre en retraite égoutter comme auparavant, et c'est pendant ce temps qu'on pance le plein, c'est-à-dire qu'on le remue afin que la chaux se délaye bien, et qu'elle ne s'amasse point au fond, on en ajoute même alors de nouvelle, s'il en est besoin, on les replonge ensuite dans le plein, on réitère cette opération pendant six semaines ou deux mois seulement, pendant les chaleurs de l'été ; mais en hiver il faut les faire passer successivement de plein en plein au-moins pendant trois mois.

Lorsque les peaux ont été suffisamment plamées et qu'elles ont été bien lavées, le mégissier les étend les unes après les autres sur la herse afin de les faire passer par le travail à mouiller ; on appelle herse une espèce de grand cadre composé de quatre pièces de bois, savoir deux montants et deux traverses : les deux montants ont environ cinq pieds de longueur, trois pouces d'épaisseur, et quatre de largeur ; les deux traverses portent trois pieds à trois pieds et demi de long, sont de même largeur que les montants, mais elles n'ont tout-au-plus que 2 pouces d'épaisseur ; ces pièces de bois sont emmortaisées l'une dans l'autre par les angles, et sont percées dans leur longueur de trous dans lesquels on passe des chevilles de bois qu'on tourne pour serrer et desserrer selon le besoin, à peu près comme aux instruments à corde ; ces trous sont à environ quatre pouces de distance les uns des autres.

Pour étendre les peaux sur la herse il faut y faire de petits trous tout-autour, puis passer une petite broche de bois dans deux de ces trous, et continuer ainsi dans toute la circonférence de la peau, observant de faire passer toujours la même broche dans deux trous afin que la peau ne fasse aucun pli, et s'étende plus également ; c'est à ces petites broches qu'on attache une ficelle que l'on noue ensuite aux chevilles de la herse, de sorte que lorsqu'on tourne ces chevilles, les ficelles se roidissent, et la peau s'étend de tous les côtés. La peau étant ainsi comme encadrée et tendue sur la herse comme la peau d'un tambour, l'ouvrier l'écharne avec un instrument d'acier très-tranchant qu'il fait passer sur toutes ses parties, du côté où était la chair, afin d'enlever celle qui se trouve toujours attachée à la peau lorsqu'on en dépouille l'animal, après quoi il la frotte avec un torchon mouillé, jusqu'à ce qu'elle soit imbibée d'eau, puis il seme dessus du groizon, qui est une espèce de pierre blanchâtre réduite en poudre, et avec un bloc de pierre ponce plat par-dessus, il acheve d'enlever le reste de la chair, en faisant passer cette pierre sur toutes les parties de la peau, comme s'il voulait broyer le groizon qu'il a semé dessus ; lorsque toute la chair est exactement enlevée de dessus la peau, l'ouvrier passe de nouveau le fer par-dessus, puis il la mouille une seconde fois avec le torchon, mais sans la saupoudrer de groizon, et la frotte ensuite avec le bloc de pierre-ponce afin d'adoucir la peau de ce côté et de la rendre égale dans toute son étendue, après quoi il en fait sortir l'eau en passant le fer dessus, et l'appuyant fortement sans cependant en rien enlever, et c'est ce qu'on appelle égoutter la peau ; comme il est très-essentiel qu'elle soit bien égouttée, Ve que c'est cette opération qui la rend plus blanche, l'ouvrier passe alors le fer par-dessous, c'est-à-dire du côté où était la laine, et par le moyen des chevilles de la herse qu'il tourne, il bande la peau plus fort qu'elle n'était et passe encore le fer du côté de la chair afin de l'égoutter entièrement ; lorsque le fer, quelque fort qu'on le passe sur la peau, ne fait plus sortir d'eau, et que par conséquent elle est bien égouttée, on y seme une seconde fois du groizon, et avec une peau d'agneau garnie de sa laine, on la frotte en conduisant le groizon et le faisant passer sur toutes les parties de la peau ; c'est cette opération qui acheve d'ôter à la peau toutes les petites inégalités que le fer avait pu laisser, et lui donne cette fleur blanche qu'on aperçoit sur toute sa superficie.

Lorsque la peau a reçu toutes les façons qu'on vient de détailler et qu'on appele, comme nous avons dit ci-dessus, le travail à mouiller, on la laisse secher étendue sur la herse, et quand elle est suffisamment seche, on la coupe tout-autour avec un couteau, le plus près qu'il est possible des trous où étaient passées les petites broches, afin qu'il n'y ait point de perte, c'est en cet état qu'on l'appelle du parchemin en cosse ou en croute ; les Mégissiers le livrent ainsi préparé aux Parcheminiers, et le leur envoyent en paquets de trente-six peaux chacun qu'on nomme des bottes de parchemin.

Le parchemin ayant été commencé par le mégissier de la façon que nous venons de détailler, le parcheminier l'acheve de la manière qui suit. Il attache sur une herse semblable à celle dont se servent les Mégissiers, une peau de veau de la même façon que ceux-ci attachent leurs peaux de moutons ; cette peau s'appelle le sommier, et est fortement tendue par le moyen des chevilles placées autour de la herse, de distance en distance, comme nous l'avons expliqué ci-dessus ; cette peau de veau se couvre ensuite d'une peau de parchemin en croute bien unie, attachée tout-autour et fortement tendue comme la première, cette seconde peau s'appelle le contre-sommier ; l'une et l'autre servent de soutien à la peau que le parcheminier se dispose d'apprêter. La herse étant ainsi préparée, l'ouvrier étend dessus une peau qu'il attache par le haut avec un morceau de bois plat par un bout et arrondi par l'autre, et assez semblable pour la grosseur et pour la forme à la molette dont on se sert pour broyer les couleurs ; une rainure profonde de trois pouces et large d'un doigt, pratiquée dans le milieu, du côté qui est aplati, et qui le traverse dans toute sa longueur, sert à retenir la peau qui se trouve saisie dans cette rainure avec le sommier et le contre-sommier ; le dedans de cette rainure ou mortaise est garni et comme rembourré d'un morceau de parchemin, afin que cet instrument contienne la peau davantage, et que le fer qu'on passe dessus à force de bras, ne la puisse faire glisser ; on nomme cet instrument un clan ou un gland, nom qu'on lui a peut-être donné de sa forme qui approche effectivement assez de celle d'un gland.

La peau étant ainsi bien contenue et appuyée sur le sommier et le contre-sommier, l'ouvrier la rature à sec avec un fer semblable à celui dont se servent les Mégissiers, à l'exception cependant qu'il est plus fin et plus tranchant ; ce fer porte environ 10 pouces de longueur sur 7 de largeur, et ressemble assez à une beche qui n'aurait point de manche et dont les côtés seraient tant-sait-peu arrondis ; le fil de son tranchant est un peu recourbé afin qu'il morde davantage ; pour se servir de ce fer on l'enchâsse par le dos dans une hoche pratiquée dans un morceau de bois long de douze à quinze pouces, tourné en forme de bobine, un peu plus enflé vers son milieu qui est l'endroit où se trouve la hoche qui enferre l'outil : cette hoche ou rainure est garnie en-dedans d'un petit morceau de parchemin simple ou double, afin que l'outil soit mieux assujetti et qu'il ne vacille point ; les deux bouts de ce morceau de bois servent de poignée, celui d'en-haut que l'ouvrier tient de la main gauche est un peu plus court que l'autre, de sorte que cette main dont l'action est de pousser le fer de haut en bas, est d'autant plus sure de son coup qu'elle est plus proche de l'outil ; on fait passer ce fer à force de bras depuis le haut de la peau jusqu'en bas, et on enlève à plusieurs reprises environ la moitié de son épaisseur, tant du côté de la fleur que du côté du dos ; la peau ayant été ainsi raturée à sec sur toute sa superficie, et le plus également qu'il a été possible, on la lève de dessus la herse, et on l'étend sur une espèce de banc long de trois pieds, large de quinze à dix-huit pouces, couvert dans le milieu d'une peau de parchemin rembourrée, et que l'on nomme selle à poncer, parce que c'est effectivement sur ce banc qu'on fait passer la pierre-ponce sur les deux côtés de la peau, afin d'en faire disparaitre toutes les petites inégalités que le fer aurait pu laisser et de l'adoucir : la façon de raturer les peaux à sec sur le sommier est la plus difficîle de toutes celles que l'on donne au parchemin : et il est même surprenant comment le parcheminier peut, sans couper la peau, faire couler dessus du haut en bas, en appuyant de toutes ses forces un fer qui coupe comme un rasoir, et dont le tranchant recourbé devrait faire une incision à la peau aussi-tôt qu'on le pose dessus, ce qui arrive cependant très-rarement.

Aussi-tôt que le parchemin est poncé, l'ouvrier lui met sa marque particulière, et alors il est en état d'être vendu. On le livre ou à la botte contenant trente six peaux, ou au cent en compte ; on se sert de parchemin dans toutes les expéditions de justice, mais pour-lors il faut qu'il soit équarrié, c'est-à-dire coupé sous la règle de différentes grandeurs, suivant les différents usages auxquels il est destiné.

Pour les quittances de ville il doit porter six pouces huit lignes de longueur sur quatre pouces et neuf lignes de largeur.

Pour les quittances de tontine, il doit avoir huit pouces de long sur six de large.

Pour brevets d'apprentissage dix pouces et demi de longueur sur sept de largeur.

Les feuilles du parlement pour procédures portent neuf pouces et demi de longueur et sept et demi de largeur.

Les feuilles du conseil ont dix pouces et demi de long sur huit de large.

Les feuilles de finance qui servent aux contrats, soit de mariage, soit de rente, doivent porter douze pouces et demi de long et neuf et demi de large.

Pour la grande chancellerie on se sert de demi-peaux longues de dix-huit pouces et larges de dix.

Enfin pour les lettres de grâce on emploie des peaux entières et équarriées, longues de deux pieds deux pouces environ, et larges d'un pied huit pouces. Voyez dans nos Planches de Parcheminier, les figures des outils mentionnés dans cet article, et la représentation des principales manœuvres.

La règle dont l'ouvrier se sert porte trois pieds et demi de longueur, trois pouces de largeur, et trois lignes d'épaisseur ; elle est bordée des deux cotés d'une petite bande de fer qui y est attachée avec de petites pointes à tête perdue, afin que la direction du couteau n'en soit point arrêtée, il pose un genou sur un bout de la règle, qu'il contient par l'autre bout avec sa main, et avec un couteau dont la lame a cinq pouces de longueur et un et demi de largeur, il coupe le parchemin de telle grandeur qu'il est à propos, selon les différentes expéditions auxquelles il le destine ; le tranchant de ce couteau est droit depuis la sortie de son manche jusqu'au bout, comme aux couteaux ordinaires, mais le dos de la lame est arrondi par le bout et finit en pointe d'arc, son manche est environ long de quatre pouces ; les Parcheminiers le nomment couteau à rogner. Le parchemin dont on se sert dans les expéditions de justice et dont nous avons désigné les différentes grandeurs est timbré et marqué d'une marque particulière à chaque fermier de chaque généralité du royaume, portant outre cela les armes du roi, le nom de la généralité et le prix qu'il doit être vendu ; selon qu'il est plus ou moins grand. On fait aussi du parchemin avec la peau d'un agneau mort-né, mais il est extrêmement mince et ne sert qu'aux ouvrages délicats, comme à faire des éventails ; on le nomme parchemin vierge ; quelques-uns croient que cette espèce de parchemin est fait de la coèffe que quelques enfants apportent en naissant ; mais c'est une erreur que la superstition a enfantée.

PARCHEMIN, RATISSURE DE, (Parcheminier) c'est la raclure du parchemin, ou plutôt cette superficie que les Parcheminiers enlèvent de dessus les peaux de parchemin, en cosse ou en croute, lorsqu'ils les raclent à sec avec le fer sur le sommier, pour en diminuer l'épaisseur, afin de le mettre en état de recevoir l'écriture. Les Parcheminiers lui donnent aussi le nom de colle de parchemin, parce qu'elle sert à plusieurs ouvriers, pour faire une sorte de colle très-claire qu'ils emploient dans leurs ouvrages. Ceux qui s'en servent le plus, sont les Manufacturiers d'étoffes de laine, pour empeser les chaînes de leurs étoffes ; les Papetiers, pour coller leur papier ; et les Peintres en détrempe ou peintres à la grosse brosse, pour faire tenir le blanc, l'ocre et les autres couleurs, dont ils impriment ou barbouillent les murailles et planchers. La colle de ratures qui se fait pour empeser dans les manufactures les chaînes de serges, doit bouillir pendant environ deux heures, et ensuite se passer dans un tamis ; pour une chaîne de dix à douze livres, il faut environ un seau d'eau et une livre de rature.

Pour faire la colle de parchemin, il faut faire bouillir la rature dans de l'eau claire, plus ou moins de temps, suivant que l'on veut qu'elle soit plus ou moins forte par rapport à l'usage qu'on en veut faire, et ensuite la passer ou couler à-travers une chausse, drapeau ou tamis. Dictionnaire de Comm.