(Botanique) la malvoisie est un raisin de Grèce d'une espèce particulière, dont on faisait le vin clairet, auquel il a donné son nom. On cueillait les grappes avec soin, on ne prenait que celles qui étaient parfaitement mûres pour les porter au pressoir. Quand le vin avait suffisamment fermenté, on le tirait en futailles, et l'on y jetait de la chaux vive, afin qu'il se conservât pour le transporter dans tous les climats du monde.

L'ancien vin de malvoisie croissait à Malvasia, petite île de Grèce dans la mer qui baigne la partie orientale de la Morée. Il était encore un des plus célèbres dans le siècle passé. On sait qu'Edouard IV. roi d'Angleterre, ayant condamné son frère Georges, duc de Clarence, à la mort, et lui ayant permis de choisir celle qui lui semblerait la plus douce, ce prince demanda d'être plongé dans un tonneau de malvoisie, et finit ainsi ses jours. Ce vin de malvoisie ne venait pas seulement à Malvasia et sur la côte opposée, on en recueillait encore sous ce nom en Candie, à Lesbos, et en plusieurs autres îles de l'Archipel. Aujourd'hui nous ne le goutons plus, la mode en est passée. Ce que nous nommons vin de malvoisie n'est point un vin de Grèce, c'est un vin qui se recueille dans le royaume de Naples, ou une espèce de vin muscat de Provence, qu'on cuit jusqu'à l'évaporation du tiers, et dont on fait peu de consommation.

Le vin de malvoisie des anciens Grecs n'est point celui que les Latins appelaient Arvisium vinum, comme le dit le dictionnaire de Trévoux ; c'est le vin d'Arvis, montagne de l'île de Scio, qui portait ce nom. (D.J.)

MALVOISIE, vinum malvaticum, (Diète et Matière médicale) espèce de vin de liqueur souvent demandé dans les pharmacopées pour certaines compositions officinales, et que les Médecins prescrivent aussi spécialement quelquefois comme remède magistral.

Ce vin ne possède d'autre qualité réelle que les vertus communes des vins de liqueur. Voyez l'article VIN, Diete et Mat. med. (b)