S. f. (Botanique) espèce de buglose, qui est nommée anchusa monspelliana, par J. B. 3. 583. Raii hist. 496. anchusa puniceis floribus, C. B. P. 255. Boerh. J. A. 189. anchusa minor, purpurea, Park. theat. 517. buglossum perenne minus, puniceis floribus, hist. oxon. 3. 438. buglossum radice rubrâ, sive anchusa vulgatior. Tournef. élem. Botanique 110.

Cette plante pousse à la hauteur d'environ un pied, plusieurs tiges qui se courbent vers la terre. Ses feuilles sont semblables à celles de la buglose sauvage, longues, garnies de poils rudes. Ses fleurs naissent aux sommités des branches ; elles sont faites en entonnoir à pavillon découpé, de couleur purpurine. Quand cette fleur est passée, il parait à sa place dans le calice qui s'élargit, quatre semences qui ont la figure d'une tête de vipere, de couleur cendrée. La racine est grosse comme le pouce, rouge en son écorce, blanchâtre vers le cœur.

Cette plante croit dans le Languedoc, en Provence, aux lieux sablonneux, et fleurit en Mai. On fait sécher sa racine au soleil, et on l'envoie aux droguistes, qui la débitent. Elle sert en Pharmacie à donner une teinture rouge aux médicaments qu'on veut déguiser, à l'onguent rosat, à des pommades, à de la cire et à de l'huîle étant infusée dedans ; mais elle est surtout d'un grand usage en teinture. Galien nous apprend que les anciens en faisaient un fard. (D.J.)

ORCANETTE, (Pharmacie) la racine de cette plante contient une partie colorante rouge, soluble par les huiles. Les apothicaires l'emploient souvent pour colorer des onguents et des huiles. Voyez COLORATION. (b)

ORCANETTE, (Teinturier) c'est la racine de la plante de même nom, qui est employée par les Teinturiers pour teindre en rouge. La bonne orcanette de France doit être nouvelle, souple quoique seche, d'un rouge foncé en-dessus, blanche en-dedans, avec une petite tête de couleur bleue. Cette racine étant mouillée ou seche, doit teindre d'un beau vermeil, en la frottant sur l'ongle ou sur la main. Elle donne une couleur rouge aux cires, à certaines huiles et à quelques graisses ; mais sa teinture ne provient que du rouge dont cette racine est couverte sur l'écorce.

On apporte du Levant en Europe l'orcanette de Constantinople. Cette orcanette du Levant est aussi une racine assez souvent grosse comme le bras, et longue à proportion. Elle ne parait à la vue qu'un amas de feuilles assez larges, roulées et tortillées à la manière du tabac ; au haut il y a une espèce demoisissure blanche et bleuâtre, qui est comme la fleur. Cette racine est mêlée de différentes couleurs, dont les principales sont le rouge et le violet ; dans le milieu il y a une espèce de moèlle couverte d'une écorce très-mince, rouge par-dessus, et blanche en-dedans. Il y a grande apparence que tout cela est artificiel. Cette sorte d'orcanette est celle qui doit être défendue aux teinturiers du grand et du petit teint, parce qu'elle fait un rouge brun tirant sur le tanné, qui est une très mauvaise couleur, et peu assurée. (D.J.)