S. m. (Botanique) espèce de champignon printanier gros comme un pais, odorant et fort bon à manger ; c'est le fungus vernus, esculentus, pileolo rotundiori, de Tournefort, J. R. H. 557.

Tout ce que nous avons de connaissance sur les mousserons, c'est qu'on en trouve au commencement du printemps au milieu de la mousse dans les endroits ombrageux, dans les bois, sous les arbres, entre les épines, dans les prés, et qu'il en revient chaque année au même lieu d'où l'on en a tiré ; mais comment ils croissent et végetent, c'est ce que nous ignorons, curieux seulement de les savoir bien apprêter.

Lorsqu'ils commencent à paraitre, ils ont des pédicules courts qui jettent des fibres en terre, et qui supportent des têtes de la grosseur d'un pois ; ils deviendraient deux fois plus gros, si on ne les arrachait. Leur pédicule est cylindrique, crépu, ridé à la base, et ne s'élève pas beaucoup au-dessus de la terre. Leurs têtes sont d'abord formées et arrondies au sommet ; elles forment une espèce de pavillon, et sont rayées en-dessous de plusieurs cannelures qui vont du centre à la circonférence. Quand le mousseron est parvenu à son degré de maturité, les cannelures s'étendent comme dans les champignons ordinaires. Toute sa substance extérieure et intérieure est blanche, charnue, spongieuse, agréable au gout, et d'une bonne odeur.

En conséquence on les sert dans les meilleures tables où nos chefs de cuisine s'exercent à les présenter en ragoût sous toutes sortes de faces. Ils nous donnent pour mieux charger notre estomac d'indigestions, des croutes aux mousserons, des mousserons à la crême, des mousserons à la provençale, des tourtes de mousserons, des pains aux mousserons, enfin des potages de croutes aux mousserons en gras et en maigre. Tous ces noms indiquent de reste le cas qu'on en fait dans ce royaume.