S. m. (Histoire naturelle, Botanique) c'est un arbre du Japon, nommé figuier des jardins ; il a les feuilles du poirier, et son fruit est d'un goût très-agréable. L'arbre est fort laid ; ses branches sont tortueuses et en petit nombre ; son écorce, qui est brune ou noire dans sa jeunesse, devient blanche et raboteuse en vieillissant ; ses feuilles, dont le pédicule est court, ressemblent en couleur et en figure à celles du poirier, mais sont plus longues, ovales, plates et cotonneuses par-dessous. Ses fleurs sortent de l'aisselle des feuilles, au mois de Mai et de Juin. Elles sont en forme de tuyau, de la grosseur d'un pais, un peu jaunes, environnées d'un calice divisé en plusieurs pièces, avec un pistil court et plusieurs étamines. Le fruit est de la grosseur et de la figure d'une pomme, blanchâtre en-dehors ; sa chair de couleur rousse, tendre et d'un goût de miel. Ses semences ressemblent à celles de la courge, et sont rangées en étoiles au milieu du fruit.

SI, en musique, est une des sept syllabes dont on se sert en France pour solfier les notes. Guy Aretin, en composant sa gamme, n'inventa que six de ces syllabes, quoique la gamme fut formée de sept notes : ce qui fit que pour nommer la septième, il fallait à chaque instant changer les noms des autres notes, et les solsifier de diverses manières ; embarras que nous n'avons plus depuis l'invention du si.

Brossard et plusieurs autres auteurs attribuent l'invention du si à un nommé le Maire, entre le milieu et la fin du dernier siècle ; d'autres en font honneur à un certain Vander-Putten ; d'autres enfin remontent jusqu'à Jean de Muris, vers l'an 1330.

Il est très-aisé de prouver que l'invention du si est de beaucoup postérieure à Jean de Muris, dans les ouvrages duquel on ne voit rien de semblable. A l'égard de Vander-Putten, je n'en puis rien dire, parce que je ne le connais point. Reste le Maire, en faveur duquel les voix paraissent se réunir aujourd'hui.

Si l'invention consiste à avoir introduit dans la pratique l'usage de cette syllabe si, je ne vois pas beaucoup de raisons pour lui en refuser l'honneur. Mais si le véritable inventeur est celui qui a Ve le premier la nécessité d'une septième syllabe et qui en a ajouté une en conséquence, il ne faut pas avoir fait beaucoup de recherches en musique, pour voir que le Maire ne mérite nullement ce titre. Car on trouve, dans plusieurs endroits des ouvrages du père Mersenne, la nécessité de cette septième syllabe pour éviter les muances, et il témoigne que plusieurs avaient inventé ou mis en pratique une septième syllabe à-peu-près dans le même temps, et entr'autres le sieur Gilles Grandjean, maître écrivain de Sens ; mais que les uns nommaient cette syllabe ci ; les autres di, les autres ni, les autres si, les autres za ; et avant même le P. Mersenne, on trouve dans un ouvrage de Banchieri, moine olivetan, imprimé en 1614, et intitulé cartella di musica, l'addition de la même septième syllabe ; il l'appelle bi par béquarre, et ba par bémol, et il assure que cette addition avait été fort approuvée à Rome ; de sorte que toute la prétendue invention de le Maire consiste, tout au plus, à avoir prononcé si au lieu de prononcer bi ou ba, ni ou di ; et voilà avec quoi un homme est immortalisé.