S. m. cotinus, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plantes à fleurs en rose, composées de plusieurs pétales disposés en rond. Il sort du calice un pistil, qui devient dans la suite un fruit. On ne sait pas bien s'il est composé d'une capsule, parce qu'il ne mûrit point dans ce pays-ci. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on le trouve sur de petits rameaux qui sont terminés par des filaments velus. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Cette espèce d'arbrisseau vient naturellement sur les montagnes des provinces méridionales de ce royaume, où il s'élève à six ou sept pieds ; mais avec l'aide de la culture, on peut lui faire prendre jusqu'à dix ou douze pieds de hauteur. Il se garnit dès le pied de beaucoup de rameaux, qui forment un buisson. Ses feuilles sont ovales, arrondies par le bout, et placées alternativement sur les branches. Ses fleurs paraissent dans le mois de Juin ; elles sont petites, de couleur d'herbe, et de peu d'apparence : mais elles viennent au bout des branches, parmi de grosses touffes de filaments rameux et hérissés, qui font un singulier agrément. Elles produisent des graines lenticulaires, qui ne parviennent point à maturité dans la partie septentrionale de ce royaume ; en sorte qu'on n'y peut multiplier cet arbrisseau qu'en couchant ses branches, à moins que d'en faire venir des semences des pays méridionaux.

Le fustet est assez robuste pour résister à nos hivers ordinaires ; il faut de fortes gelées pour l'endommager. Il réussit dans tous les terrains ; il s'accommode des lieux secs et élevés ; il profite et s'elève beaucoup plus dans les bonnes terres : mais il craint l'ombre, et l'humidité lui est tout à fait contraire.

Le bois de cet arbrisseau est peu compacte, quoique assez dur. On y distingue l'aubier et le cœur. L'aubier est la partie qui environne le tronc, et qui est sous l'écorce. L'aubier du fustet est blanc, et il n'est composé que de la dernière couche annuelle. Le cœur est mélangé d'un jaune assez vif qui domine, et d'un verd pâle qui différencie toutes les couches annuelles. Le mélange de deux couleurs fait un bois veiné de fort belle apparence, dont les Luthiers, les Ebénistes, les Tourneurs, etc. font quelque usage. On s'en sert aussi pour teindre les draps et les maroquins en feuille morte et en couleur de caffé ; mais cette teinture étant de petite qualité, on n'en use que par épargne, ou à défaut de meilleures drogues. Ses feuilles et ses jeunes branches s'emploient pour la préparation des cuirs.

La belle verdure de cet arbrisseau qui dure jusqu'aux gelées, et qui n'est jamais endommagée par les insectes ; la singularité de sa fleur, et l'agréable odeur que rendent ses feuilles lorsqu'on les broye entre les doigts, peuvent bien lui mériter une place dans un bosquet d'arbres curieux. (c)