S. f. belladona, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche, découpée sur ses bords. Il s'élève du calice un pistil, qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, dont la base devient dans la suite un fruit presque rond, mou, partagé en deux loges par une cloison mitoyenne. Ce fruit renferme plusieurs semences attachées à un placenta. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

BELLADONE ou SOLANUM, lethale offic. solanum maniacum multis, seu belladona. J. B. 3. 611. Les fruits et les feuilles aussi-bien que les tiges de cette plante sont assoupissants, et très-dangereux : leur usage intérieur est très-équivoque. On lit dans les mémoires de l'académie 1703, que des enfants ayant mangé de ces fruits, eurent une fièvre violente avec des convulsions et des battements de cœur terribles ; ils perdirent la connaissance et les sens, et tombèrent dans une aliénation d'esprit. Un petit garçon de quatre ans mourut le lendemain ; on lui trouva trois plaies dans l'estomac avec des grains de solanum écrasés, et des pepins enfermés dans les plaies, le cœur livide, nulle sérosité dans le péricarde : ces faits furent attestés par M. Boulduc.

Le remède à ces maux est le vomissement, procuré en buvant de l'eau miellée, ou du vinaigre en grande quantité.

Les feuilles et les fruits sont bons appliqués extérieurement ; ils sont adoucissants et résolutifs ; on s'en sert sur les hémorrhoïdes et sur le cancer : on les fait bouillir avec le saindoux, et on en compose une pommade pour les ulcères carcinomateux, et pour les durillons des mammelles. Ces avis sont de Mrs. Ray et Tournefort.

Les peintres en mignature font macérer le fruit, et en préparent un beau vert. (N)