Pour bien entendre ce terme, il faut savoir que dans le ventre de la mère le fœtus est enveloppé de trois membranes : l’une forte, que les Grecs appelaient χόριον, et les Latins secundinæ ; l’autre plus mince, appelée ἀλλαντόιδες, et la troisième plus mince encore, qu’on nommait ἀμνίος : ces deux dernières sortent quelquefois avec le fœtus, et enveloppent la tête et le visage de l’enfant. On dit que le fils de l’empereur Macrin fut surnommé Diadumene, parce qu’il vint au monde avec cette pellicule, qui formait autour de sa tête une espèce de bandeau ou de diadème. Et dans l’ancienne Rome, les avocats achetaient fort cher ces sortes de membranes qu’ils portaient sur eux, imaginant qu’elle leur portait bonheur, et leur procurait gain de cause dans les procès dont ils étaient chargés. Les vieilles, dit Delrio, selon que cette pellicule est vermeille ou livide, présagent la bonne ou mauvaise fortune des enfants. Et il ajoute que Paul Jove, tout évêque qu’il était, n’a pas manqué d’observer dans l’éloge de Ferdinand d’Avalos, marquis de Pescaire, que ce seigneur était venu au monde la tête ainsi enveloppée, et par conséquent qu’il devait être heureux. Ce préjugé subsiste encore parmi le peuple, qui dit d’un homme à qui tout réussit, qu’il est né coeffé. C’est ce que les anciens entendaient par amniomantie, terme composé des deux mots, ἀμνίος, coèffe ou membrane, et μαντεῖα, divination. Delrio, Disquisit. magic. art. lib. IV. quæst. VIIe sect. 1. p. 554. (G)