Serenus Simonicus, ancien Médecin, sectateur de l'hérétique Basilide qui vivait dans le deuxième siècle, a composé un livre des préceptes de la Médecine en vers hexamètres, sous le titre De Medicinâ parvo pretio parabili, où il marque ainsi la disposition et l'usage de ces caractères.

Inscribes chartae quod dicitur ABRACADABRA

Saepius et subter repetes, sed detrahe summam,

Et magis atque magis désint elementa figuris,

Singula quae semper rapies et caetera figes,

Donec in angustum redigatur littera conum ;

His lino nexis colum redimire memento :

Talia languentis conducent vincula collo,

Lethalesque abigent (miranda potentia) morbos.

Wendelin, Scaliger, Saumaise, et le P. Kircher se sont donné beaucoup de peine pour découvrir le sens de ce mot. Delrio en parle, mais en passant, comme d'une formule connue en magie, et qu'au reste il n'entreprend point d'expliquer, Ce que l'on peut dire de plus vraisemblable, c'est que Serenus qui suivait les superstitions magiques de Basilide, forma le mot d'ABRACADABRA sur celui d'abrasac ou abrasax, et s'en servit comme d'un préservatif ou d'un remède infaillible contre les fièvres. Voyez ABRASAX.

Quant aux vertus attribuées à cet amulete, le siècle où nous vivons est trop éclairé pour qu'il soit nécessaire d'avertir que tout cela est une chimère. (G)