L'arbalestrille ainsi préparée comme le montre la figure, on tourne le dos à l'astre, et on regarde l'horizon sensible par la visière D, et par-dessous la traverse M du petit marteau : en regardant ainsi par le rayon visuel D M, on approchera ou on reculera le petit marteau jusqu'à ce que l'ombre du bout C du grand se termine sur la traverse M, à l'endroit qui répond au milieu de la grosseur de la flèche. Alors le petit marteau marquera sur la flèche les degrés de hauteur du soleil, ce qui est sensible ; puisque l'angle formé par l'ombre qui tombe sur le petit marteau, et par le rayon visuel D M, est égal à l'angle que l'on aurait si observant par-devant, l'oeil étant en A, le grand marteau se trouvait au point M.

Tel est l'instrument dont on s'est servi longtemps en mer malgré tous ses défauts. Car, 1°. sans les détailler tous, il est sur que quelque attention que l'on apporte dans la division de l'instrument, elle est toujours fort imparfaite. 2°. Etant de bois et d'une certaine longueur, il est toujours à craindre qu'il ne travaille et ne se déjette ; et enfin il est fort difficîle de s'en servir avec précision : on compte même généralement qu'il ne vaut rien pour les angles au-dessus de 60d. Ainsi on doit absolument l'abandonner, surtout depuis l'instrument de M. Hadley, si supérieur à tous ceux qui l'ont précédé. Voyez INSTRUMENT de M. Hadley.

L'arbalestrille a eu différents noms, comme radiomètre, rayon astronomique, bâton de Jacob, et verge d'or ; mais arbalestrille est aujourd'hui le plus en usage.

Comme les observations qui se font sur un vaisseau donnent la hauteur du soleil tantôt trop grande, tantôt trop petite, selon qu'elles se font par-devant ou par-derrière, et cela à cause de l'élevation de l'observateur au-dessus de l'horizon, on est obligé de retrancher plusieurs minutes de l'angle trouvé par l'observation, ou au contraire d'en ajouter à cet angle. Voyez là-dessus l'article QUARTIER ANGLOIS à la fin. (T)