On se sert de cette espèce de retranchement pour boucher des défilés et pour se couvrir dans les passages des rivières. Il est important d'avoir quelque fortification à la tête du passage, pour qu'il ne soit point insulté par l'ennemi ; il n'y a point d'obstacles plus redoutables à lui opposer que les abatis. On se trouve à couvert de ses coups derrière les branches, et il est impossible aux ennemis de les aborder et de joindre ceux qui les défendent, et qui voient à travers les branches sans être vus.

On se sert encore d'abatis pour mettre des postes d'infanterie dans les bois et les villages à l'abri d'être emportés par l'ennemi ; dans les circonvallations et les lignes on s'en sert pour former la partie de ces ouvrages qui occupe les bois et les autres lieux qui fournissent cette fortification. (Q)

ABATIS, se dit de la coupe d'un bois ou d'une forêt, laquelle se doit faire suivant les Ordonnances. Plusieurs observent que l'abatis se fasse en décours de lune, parce que avant ce temps-là, le bois deviendrait vermoulu. C'est l'opinion la plus commune, et elle n'est peut-être pas plus certaine que celle de ne semer qu'en pleine lune et de ne greffer qu'en décours.

ABATIS se dit de l'action d'un chasseur qui tue beaucoup de gibier ; c'est aussi le nom qu'on donne aux petits chemins que les jeunes loups se font en allant et venant au lieu où ils sont nourris ; et quand les vieux loups ont tué des bêtes, on dit, les loups ont fait cette nuit un grand abatis.

ABATIS. On entend par ce mot la tête, les pattes, les ailerons, le foie, et une partie des entrailles d'une oie, d'un dindon, chapon et autre volaille.

Les Cuisiniers font un grand usage des abatis, et les font servir bouillis, à l'étuvé, en ragout, en pâté, etc.

* ABATIS, lieu où les Bouchers tuent leurs bestiaux. Voyez TUERIE.

* ABATIS, dans les tanneries, chamoiseries, etc. On appelle cuirs d'abatis, les cuirs encore en poil, et tels qu'ils viennent de la boucherie.