L'as avait différentes divisions : les principales étaient l'once, uncia, qui était la douzième partie de l'as ; le sextant, sextants, la sixième partie de l'as ou deux onces ; le quadrant, quadrants, la quatrième partie de l'as ou trois onces ; le trient, triens, la troisième partie de l'as ou quatre onces ; le quinconce, quincunx, ou cinq onces ; le semis ou demi- as, moitié de l'as, qui est six onces ; le septunx, sept onces ; le bes, les deux tiers de l'as ou huit onces ; le dodrants, les trois quarts de l'as ou neuf onces ; le dextants, ou dix onces ; et le deunx, c'est-à-dire onze onces. Voyez ONCE, QUINCUNX, &c.

L'as était aussi le nom d'une monnaie romaine composée de différentes matières, et qui fut de différent poids dans les différents temps de la république. Voyez MONNOIE, et la suite de cet article.

Sous Numa Pompilius, selon Eusebe, la monnaie romaine était de bois, de cuir ou de coquilles ; du temps de Tullus Hostilius elle était de cuivre ou d'airain, et on l'appelait as, libra, libella, ou pondo, à cause qu'elle pesait actuellement une livre ou douze onces.

Quatre cens vingt ans après, le trésor public ayant été épuisé par la première guerre Punique, l'as fut réduit à deux onces. Dans la seconde guerre Punique Annibal opprimant les Romains, les as furent encore réduits à une once la pièce. Enfin par la loi papyrienne on ôta encore à l'as la moitié d'une once, ce qui le réduisit à la valeur d'une seule demi-once ; et l'on croit généralement que l'as conserva cette valeur durant tout le temps de la république, et même jusqu'au règne de Vespasien. Ce dernier fut appelé l'as papyrien, à cause de la loi dont nous venons de parler, qui fut passée l'an de Rome 563 par Caius Papyrius Carbo, alors tribun du peuple ; ainsi il y eut quatre as différents durant le temps de la république. La figure marquée sur l'as était d'abord un mouton, un bœuf ou une truie. Plutarq. Poplic. Plin. XVIII. IIIe Du temps des rois cette marque était un Janus à deux faces, et d'un côté et de l'autre ou sur le revers était un rostrum ou la proue d'un vaisseau.

Le trient, triens, et le quadrant, quadrants, de cuivre, avaient sur le revers la figure d'un petit vaisseau appelé rates : ainsi Pline dit, nota aeris, c'est-à-dire assis, fuit ex altera parte Janus geminus, ex altera rostrum navis ; in triente verò et quadrante rates. Histoire naturelle liv. XXXIII. c. IIIe d'où ces pièces furent appelées quelquefois ratiti.

On se sert aussi du mot as, pour désigner une chose entière ou un tout, d'où est venu le mot Anglais ace, et sans doute le mot français as, au jeu de cartes. Ainsi as signifie un héritage entier, d'où est venue cette phrase, haeres ex esse ou legatarius ex esse, l'hériter de tout le bien. Ainsi le jugerum ou l'acre de terre romaine, quand on la prenait en entier, était appelée as, et divisée pareillement en douze onces Voyez JUGERUM ou ACRE.

Voici l'as, ses parties ou ses divisions.

AS, s. m. (Commerce) c'est à Amsterdam une des divisions de la livre poids de marc : 32 as font un angel, 10 angels font un loot, et 32 loots font la livre. Voyez LIVRE. (G)

AS, au jeu de Trictrac, se dit du seul point qui est marqué sur une des faces du dez que l'on joue ; et au jeu de cartes, de celles qui n'ont qu'une seule figure placée dans le milieu. L'as vaut aux cartes un, ou dix, ou même onze, selon le jeu qu'on joue.