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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Minéralogie
S. m. (Minéralogie) les Espagnols disent lavandero ; c'est le nom qu'ils donnent à l'endroit d'où l'on tire de l'or des terres par le lavage, soit au Chili, soit au Pérou. Selon M. Frezier, on creuse au fond du lavoir plusieurs coulées dans les lieux où l'on juge par de certaines marques connues des gens du métier, qu'il peut y avoir de l'or ; car il ne parait point à l'oeil dans les terres où il se trouve. Pour faciliter l'excavation, on y fait passer un ruisseau, et pendant qu'il coule, on remue la terre que le courant détrempe et entraîne aisément : enfin, quand on est parvenu au banc de terre aurifère, on détourne le ruisseau pour creuser cette terre à force de bras. On la porte ensuite sur des mulets dans un bassin façonné comme un soufflet de forge. On fait couler rapidement dans ce bassin un nouveau ruisseau pour délayer cette terre qu'on y a apportée, et pour en détacher l'or, que sa pesanteur précipite au fond du bassin parmi le sable noir : on l'en sépare ensuite selon les règles de l'art.

Il y a des lavoirs tels que ceux d'Andecoll, à dix lieues de Coquimbo, dont l'or est de 22 à 23 karats. Les lavoirs de cet endroit sont fort abondants, dumoins l'étaient-ils au commencement de ce siècle ; et l'on y a trouvé des pepitas, ou grains d'or vierge, d'une grosseur singulière, même du poids de trois à quatre marcs, mais jamais de quarante-cinq, moins encore de soixante et quatre marcs, quoi qu'en dise M. Frezier. C'est une de ses exagérations hyperboliques, à joindre à celle des cent mille mules qu'il amène tous les ans de Tocuman et du Chili, pour remplacer celles qui meurent dans les montagnes de la traverse du Pérou, et qui se réduisent à dix ou douze mille au plus. Voyez un lavoir dans nos Planches de Métallurgie. (D.J.)

LAVOIR, (Hydraulique) c'est un bassin public pour faire la lessive, lequel est fourni par une source ou par la décharge de quelque bassin. Souvent dans les campagnes on voit des lavoirs au milieu des prés. (K)

LAVOIR, (Architecture) c'est une cour ou un passage qui emporte les immondices de toute une maison : à proprement parler, c'est un égoût commun. Voyez CLOAQUE.

Le lavoir est aussi près d'une cuisine ; il se dit et du lieu et de l'auge de pierre carrée et profonde qui sert à rinser la vaisselle, laquelle ordinairement est près du lévier, en latin lavacrum.

On dit aussi lavoir, en parlant d'un bassin pratiqué dans une basse-cour, et qui est bordé de pierre avec égout, où on lave le linge.

LAVOIR, (Outil d'Arquebusier) c'est une verge de fer qui est un peu plus large, ronde et plate par en-bas, comme la baguette d'un fusil ; l'autre bout est uni et fendu comme la tête d'une aiguille à emballer, dans laquelle on passe un morceau de linge mouillé, et on le met dans le canon d'un fusil pour le laver et le nettoyer. Voyez nos Pl. d'Arq.