S. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) c'est ainsi que les Chinois nomment une substance terreuse blanche ou jaunâtre ; elle est en poudre, entremêlée de particules brillantes de talc ou de mica, et l'on y trouve des petits fragments de quartz ou de caillou. Cette terre jointe avec le petuntse, forme la pâte ou composition dont se fait la porcelaine de la Chine ; mais on commence par laver le kaolin pour en séparer les matières étrangères, talqueuses et quartzeuses qui sont mêlées avec lui, et qui le rendraient peu propre à faire de la porcelaine. Voyez PORCELAINE.

Il se trouve une terre tout à fait semblable au kaolin des Chinois, et qui a les mêmes propriétés, aux environs d'Alençon, et dans plusieurs autres endroits de la France ; les Anglais en emploient aussi dans leur porcelaine de Chelsea ; mais on ne sait d'où ils la tirent : ce qu'il y a de certain, c'est qu'on a trouvé une charge très-considérable de kaolin, sur un vaisseau qui fut pris sur eux pendant la dernière guerre.

M. de Reaumur, dans les Memoires de l'académie royale des Sciences, année 1727, parait croire que le kaolin est une substance talqueuse, et a fait différentes expériences, pour voir si les différents talcs du royaume pourraient y suppléer ; mais la matière talqueuse qui se trouve mêlée avec le kaolin, ne peut point être regardée comme la partie qui le rend propre à faire de la porcelaine, attendu que toutes les pierres talqueuses résistent au feu, et ne sont point susceptibles du degré de fusibilité convenable pour prendre corps et faire une pâte solide.

Les endroits où le kaolin se trouve en France, les différentes parties qui le composent, donnent lieu de conjecturer avec beaucoup de vraisemblance, que cette terre est formée par la destruction ou la décomposition d'une espèce de roche ou de faux granit, qui se trouve en beaucoup de pays, et qui est composé d'un spath calcaire et rhomboidal, formé par l'assemblage de plusieurs feuillets, de particules de quartz ou de caillou, et de paillettes de talc. C'est le spath qui forme seul la terre propre à la porcelaine ; les deux autres substances y nuiraient, c'est pourquoi on les en dégage. Voyez PORCELAINE.

Les Chinois préparent le kaolin avant que de s'en servir pour faire de la porcelaine : il y a lieu de croire qu'ils le dégagent en le lavant, des particules de quartz avec lesquelles il est mêlé ; ils en forment ensuite des espèces de pains et de briques. (-)