S. f. (Physiologie) Un corps flexible est un corps dont les parties élémentaires sont tellement co-hérentes, qu'elles peuvent prendre toutes sortes de figures sans se rompre : or les parties du corps humain ont dû nécessairement avoir cette propriété. Dans l'homme, la flexibilité dépend de deux choses : 1°. du peu de contacts réciproques des éléments, car les cohésions sont en raison des surfaces ; ainsi la cornée est une lame flexible, mais les fragments d'os sont fragiles : 2°. de la glu qui joint les éléments solides ; lorsqu'elle abonde, comme dans le jeune âge, les os mêmes se plient sans se rompre : mais quand la glu s'est identifiée avec les éléments mêmes, et qu'elle s'est ossifiée comme eux, il en résulte une si grande fragilité, dans l'âge avancé principalement, que les os peuvent se rompre par le milieu à la moindre chute.

Il est d'autres corps flexibles dont la flexibilité dépend d'une structure diverse, qu'on ne peut rapporter à aucune figure mécanique commune ; ce qui détruit la conjecture de quelques modernes, qui font toujours dépendre la flexibilité d'une telle disposition des particules dans le corps flexible qu'elles forment des rangs d'éléments, qui portent alternativement les uns sur les autres.

Pour que les fonctions que nous voyons s'opérer tous les jours par le mouvement des humeurs, des vaisseaux, et des muscles s'exécutassent, il a fallu que les éléments des parties solides changeassent en partie leur point de contact, et demeurassent en partie dans le même point, et par conséquent pussent être fléchis et allongés : par exemple, pour que tous les articles soient fléchis, il faut que les ligaments qui les tiennent soient susceptibles d'extension : quand ils n'en sont pas susceptibles, c'est l'effet de la vieillesse dont la mort inévitable est la suite. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.