EAUX DE, (Histoire naturelle, Eaux minérales) source d'eaux chaudes qui sont près de Tibériade en Egypte ; le docteur Perry étant sur les lieux, a fait en physicien quelques expériences sur ces eaux minérales, pour en connaître la nature. Une demi-drachme d'huîle de tartre versée dans une once et demie de cette eau, elle est devenue trouble et bourbeuse ; au bout de douze heures, les trois quarts de cette eau parurent comme de la laine blanche, laissant seulement une petite quantité d'une eau limpide au fond du vaisseau. Cette substance laineuse de couleur blanche ayant été séchée, a donné une fort petite quantité d'ochre jaune.

Une drachme et demie d'esprit de vitriol ayant été jetée dans cette eau, a produit beaucoup de sédiment blanc et onctueux. Une solution de sublimé ayant été versée dessus l'eau à la même dose d'une drachme et demie, l'eau est devenue trouble, jaunâtre, et a déposé un peu de sédiment terreux ; il parait de-là que cette eau contient un sel nitreux. Le sucre de Saturne ayant été ajouté semblablement à la dose d'une drachme et demie, cette eau a déposé un peu de sédiment de brique. Mêlée avec de l'esprit de sel armoniac, elle se change en une liqueur trouble, d'un verd bleuâtre, et dépose enfin un sédiment cotonneux. Le suc de violettes la change en couleur jaunâtre ; les rapures de noix de galle, la changent en un pourpre foncé, et en secouant la bouteille, elle devient aussi noire que de l'encre.

Il résulte de ces expériences, que l'eau minérale de Tibériade contient une assez grande quantité de sel grossier, vitriolique fixe, du sel nitreux, ou natron, et un peu d'alun. Elle est trop salée et nauséabonde pour en boire ; mais elle doit être utîle en forme de bain dans toutes les maladies cutanées, et en particulier dans les cas de lepre ; car elle est propre à déterger puissamment, nettoyer les pores excrétoires ; et elle peut par son poids et son action stimulante, rétablir les solides en général dans leur état et leur ton naturel. Philos. Transact. n°. 462. (D.J.)

TIBERIADES, (Mythologie) ou les nymphes qui habitaient les bords du Tibre ; les poètes latins invoquaient quelquefois ces nymphes, qui n'existèrent que dans leurs écrits ; mais les grecs en avaient forgé bien d'autres. (D.J.)

TIBERIADE, (Géographie ancienne) ville de la Galilée, à l'extrémité méridionale du lac de Génésareth, qu'on appelait aussi mer de Tibériade de son nom. Josephe nous apprend que cette ville fut bâtie en l'honneur de Tibere, par Hérode Agrippa, Tétrarque de Galilée. Il en jeta les fondements l'an 17 de l'ére chrétienne, et en fit la dédicace dix ans après ; elle avait dans ses environs des bains d'eau chaude qui y attiraient des malades. Ce sont les eaux d'Emmaus, dont parle Nicéphore et Sozomene ; car on n'en trouve point à l'Emmaus où notre Seigneur fut invité par deux de ses disciples le lendemain de sa résurrection.

Vespasien ayant pris Tibériade, se contenta d'abattre une partie de ses murailles par considération pour Agrippa à qui elle appartenait. Après la ruine de Jérusalem, quelques savants juifs s'y retirèrent, et y jetèrent les fondements d'une espèce d'école, qui devint célèbre dans la suite ; c'est de cette école que sortirent la Misna, et l'ouvrage des Massoretes. Les Chrétiens sous Godefroi de Bouillon, s'emparèrent de Tibériade, mais ils ne la gardèrent pas longtemps. Il n'y a plus aujourd'hui dans cet endroit qu'une espèce de fort appartenant aux Turcs, et plusieurs palmiers ; tout ne présente que ruine et destruction. Cette ville a été la patrie de Juste de Tibériade en Palestine, contemporain de l'historien Josephe dont il n'était pas ami ; il avait fait une chronique des rois des Juifs ; mais cet ouvrage est perdu. (D.J.)