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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Thérapeutique
adj. (Thérapeutique) médicament qui a la vertu de briser les pierres renfermées en différentes cavités du corps humain, et spécialement dans la vessie urinaire. Voyez PIERRE, CHIMIE et THERAPEUTIQUE. (b)

LITHONTRIPTIQUE, de Tulpius, (Mat. medic.) nom d'un fameux diurétique imaginé par Tulpius docteur en médecine, et bourg-mestre d'Amsterdam. C'est un mélange de mouches cantharides et de graine du petit cardamome ; mais quoique ce remède ait été donné quelquefois avec un grand succès dans les maux de reins et dans la gravelle, il requiert beaucoup de lumières et de prudence, de la part des médecins qui tenteraient de l'employer. Voici, suivant M. Homberg (Mém. de l'acad. des Scienc. ann. 1709.) la préparation de ce remède, que Tulpius ne divulguait pas, de peur qu'on n'en fit usage à contre-temps.

Prenez une dragme de cantharides sans les ailes, et une dragme du petit cardamome (cardamomi minoris) sans les gousses ; pulverisez-les ; versez ensuite dessus une once d'esprit de vin rectifié, et demi-once d'esprit de tartre ; laissez-les en infusion froide pendant cinq ou six jours, en les remuant de temps en temps. Il ne faut pas boucher exactement la phiole, car elle se casserait par la fermentation perpétuelle qui s'y fait. La dose est depuis quatre jusqu'à quinze ou vingt gouttes dans un véhicule convenable, comme dans deux onces d'eau distillée de quelque plante apéritive, une heure après avoir avalé un bouillon, l'on prendrait ce remède trois ou quatre jours de suite, en observant un bon régime.

Le singulier de cette mixture de Tulpius, c'est qu'elle ne cesse point de fermenter durant plusieurs années. Si on bouche un peu fortement la phiole qui la contient, elle éclate en morceaux ; si on la bouche faiblement, elle fait sauter le bouchon avec explosion.

M. Homberg a éprouvé que cette liqueur a toujours travaillé pendant plus de deux ans, et qu'elle ne s'est jamais clarifiée parfaitement, même après l'avoir séparée par inclination de dessus ses féces.

Le sel d'urine ou l'alkali volatil qui se trouve dans les cantharides, est vraisemblablement si fort enveloppé des matières huileuses et des autres parties de cet insecte, que l'acide quoique mineral ne peut l'atteindre qu'à la longue, et qu'il se fait pendant tout ce temps-là une ébullition continuelle. La même chose arrive à peu près de l'esprit de nitre avec la cochenille et avec la chair seche de viperes ; mais les substances liquides animales, comme l'urine ou la liqueur de la vésicule du fiel, font avec les mêmes acides des ébullitions très-promtes et très-peu durables. (D.J.)