(Matière médicale) gomme aromatique apportée du levant, et d'usage en Médecine. On croit que ce mot est formé de l'hébreu bedollach, que les traducteurs ont rendu par bdellium. On écrit aussi bedellium, bedella, ptellium, petalium, megalium, et telinum.

Ce nom se trouve dans les Anciens Naturalistes et dans l'Ecriture : mais y est-il pris dans le même sens que dans nos langues ? cela est fort douteux. Moyse dit que la manne était de la couleur du bdellium ; et Josephe expliquant ce passage, prétend que c'est la gomme d'un arbre semblable à l'olivier, et que la manne dont furent nourris les Juifs dans le désert lui ressemblait. Mais Scaliger et d'autres auteurs rejettent cette conjecture, et avouent qu'ils ignorent ce que c'est que le bdellium dont il est fait mention dans l'Ecriture. (N)

* Dioscoride en distingue de trois sortes ; l'un en larmes, transparent, semblable à la colle de taureau, gras en-dedans, facîle à fondre sans bois et sans ordure, amer au gout, odorant quand on le brule, de la couleur de l'ongle, et produit par un arbre du pays des Sarrasins : l'autre en masses grasses, noires sordides, de la couleur de l'aspalathe, et apporté des Indes : le troisième, sec, résineux, livide, et tiré de la ville de Petra. Galien reconnait deux bdellium ; l'Arabique et le Scythique. Pline dit qu'il y a dans la Bactriane un arbre noir de la grandeur de l'olivier avec la feuille du chêne, et la forme et le fruit du figuier sauvage, appelé bdellium, et donnant une gomme transparente semblable à la cire odorante, grasse au toucher, amère au gout, mais sans acreté : il ajoute qu'il y avait aussi de cette gomme dans l'Arabie, aux Indes, dans la Médie, et à Babylone.

Si l'histoire du bdellium est très-obscure dans les anciens, elle n'est pas plus claire dans les modernes : il y en a qui le confondent avec la myrrhe, d'autres avec la gomme animée ; il y en a même qui font signifier au mot bdellium escarboucle ou crystal.

G. Bauhin en compte six espèces différentes. Dale le décrit ou comme une substance gommeuse et résineuse, grasse, tenace, gluante, noirâtre, et ressemblant à la myrrhe, dont elle imite la couleur et le gout, et il fait venir ce bdellium de l'Arabie, de la Médie et des Indes : ou comme une substance résineuse, un peu dure, noirâtre, friable, en gouttes durcies, de la même odeur et du même goût que la précédente ; et il le fait venir de Ganea. Pomet prétend qu'on a dans les boutiques sous le nom de bdellium des résines d'espèces différentes : mais M. Geoffroi dit que le bdellium des boutiques est la même chose que la première espèce de Dale, et qu'il n'y a rien de certain sur l'arbre qui le porte.