(gomme) d'Orient et d'Ethiopie ; (Histoire naturelle, Matière médicale) c'est une résine transparente, en gros morceaux de différentes couleurs, tantôt blancs tantôt roussâtres ou bruns, et semblables en quelque façon à la myrrhe, qui répand une odeur agréable quand on la brule. Il est rare d'en trouver dans les boutiques : on lui substitue celle d'Occident.

L'animé occidentale, ou la résine de Courbaril, est blanche, tire un peu sur la couleur de l'encens ; est transparente, plus huileuse que la résine copal, moins luisante que l'orientale ; d'une odeur suave : elle vient de la nouvelle Espagne, du Brésil, et des îles de l'Amérique. Elle découle d'un arbre qui s'appelle jetaiba, qu'on met au rang des plus grands de l'Amérique et des plus utiles, parce que son bois est propre à toutes sortes d'ouvrages. Il est dur, solide, rougeâtre ; d'une écorce épaisse, raboteuse, ridée, et de couleur de châtaigne. Ses branches s'étendent de tous côtés au loin et au large ; elles sont partagées en plusieurs rameaux, et garnies d'un très-grand nombre de feuilles, fort semblables à celles du laurier, mais plus solides, plates, au nombre de six, attachées deux à deux à chaque queue, de sorte qu'elle représente fort bien la marque d'un pied de chèvre. Elles sont pointues à leur sommet, arrondies à leur base, et un peu courbées du côté qu'elles se regardent : elles sont un peu acerbes au gout, d'un verd gai et un peu foncé ; luisantes et percées d'une infinité de petits trous comme le mille-pertuis, ou plutôt transparentes, quand on les regarde à la lumière. Les fleurs sont au sommet des petites branches, en papillon, tirant sur le pourpre, ramassées en pyramide ; leur pistil se change en un fruit ou gousse longue d'environ un pied, large de deux pouces, obtuse aux deux bouts, un peu aplatie sur les côtés, et marquée de deux côtes rondes sur le dos. Cette gousse ne s'ouvre point d'elle-même comme les autres, elle reste entière ; elle est composée d'une écorce épaisse, dure comme la châtaigne, et de même couleur, de sorte qu'elle parait vernissée, quoiqu'elle soit un peu raboteuse. Sa cavité intérieure est remplie de petites fibres réunies comme par paquets, et parsemées de farine jaunâtre, seche, douce, et agréable au gout. Entre ces fibres sont comprises quatre ou cinq graines semblables aux osselets de pignon, mais quatre fois plus grandes. Elles sont composées d'une petite peau, comme la châtaigne, mince, polie, et d'un brun clair, tenant fortement à la chair.

Cet arbre est commun aux îles de l'Amérique ; les Nègres recueillent avec soin son fruit en Mai et en Juin : ils aiment la farine contenue dans les fruits. Il rend une larme que nous avons décrite sous le nom d'animé, mais que les Brasiliens appellent jetaicica.

La meilleure gomme animé (Médecine) doit être blanche, seche, friable, de bonne odeur, et se consumer facilement quand on la jette sur les charbons allumés ; elle contient beaucoup d'huîle et de sel essentiel.

Elle est propre pour discuter, pour amollir, pour résoudre les tumeurs indolentes, pour la migraine, pour fortifier le cerveau ; on en applique dessus la tête, et on en parfume les bonnets : on s'en sert aussi dans les plaies pour déterger et cicatriser.

Elle est bonne dans les affections froides, douloureuses, rhumatismales, oedémateuses de la tête, des nerfs, et des articulations ; la paralysie, les contractions, les relâchements, les contusions : elle entre dans les emplâtres et les cérats qui servent dans ces maladies. (N)

ANIME, adj. en Physique et en Mécanique ; on dit qu'un corps est animé par une force accélératrice, lorsqu'il est poussé par cette force, et qu'en vertu de cette impulsion il se meut ou tend à se mouvoir. Voyez ACCELERATRICE, ACTION. (O)