v. act. et DÉCANTATION, s. f. (Chimie et Pharmacie) on se sert de ce terme pour exprimer l'action de verser doucement et sans troubler, une liqueur qui s'est clarifiée d'elle-même par le dépôt qui s'est formé au fond du vase où elle est contenue ; c'est ce qu'on nomme aussi verser par inclination.

La décantation est employée, soit pour séparer une liqueur dont on a besoin de dessus des feces que l'on veut rejeter ; soit qu'on ait le dépôt en vue, et que la liqueur surnageante soit inutîle ; soit enfin que l'on se propose de séparer deux matières que l'on veut ensuite traiter chacune à part.

La décantation est mise en œuvre dans toutes les défécations pour la première vue (Voyez DEFECATION) : au contraire dans la pulvérisation, par le moyen de l'eau, c'est la poudre subtîle déposée par le repos que l'on se propose de retenir, et c'est l'eau que l'on doit rejetter. Dans les édulcorations des précipités vrais, l'eau éclaircie par le repos et séparée par décantation, est ordinairement inutile.

Le lavage des mines est une décantation continuelle de cette seconde espèce. Voyez LAVAGE. Dans le lavage de la chaux d'or départie par l'eau-forte, et dans la décantation de la dissolution de l'argent de dessus cette chaux, la liqueur et le dépôt sont fort précieux, et l'artiste doit les ménager également.