ou HARANGUIERES, terme de Pêche, filets ainsi nommés, parce qu'ils servent également à la pêche des orphies et des harengs.

La maille de l'orphilière est composée d'un fil très-fin et non retors. Elle n'a que douze lignes au plus en carré. Le rêt est flotté, plombe et pêche à la dérive, comme les manets à maquereaux, dont on prend aussi quelques-uns à l'orphilière, mais petits, et de ceux que les Normands appellent sansonnets, et les Picards roblots.

On pêche encore les orphies, que les Bretons nomment éguillettes, au feu et pendant la nuit, avec le dard ou la fouanne.

Pour cette pêche, qui dure depuis le mois de Mars jusqu'au mois de Juin, plus ou moins, suivant l'établissement et l'exposition des côtes que le poisson vient ranger, les pêcheurs se mettent la nuit quatre dans un bateau ; il y en a un placé à l'avant, avec un brandon de paille, dont l'éclat attire les orphies ; les trois autres avec leurs dards ou fouannes faites en rateaux, avec une douille de fer et un manche ; les frappent. La fouanne qui sert à cette pêche, a au-moins 20 tiges ou branches corbelées de 6 pouces de haut et fort pressées. La tête du rateau n'a au plus que 13 à 14 pouces de long, et le manche est de la longueur de 8 à 12 pieds. Quand les pêcheurs voient les orphies ou éguillettes attroupées, ils lancent leurs dards, et en prennent quelquefois plusieurs d'un seul coup ; comme le bateau devire doucement, la manœuvre de la pêche n'effarouche point les poissons. Dans les pêches heureuses, on en prend de 12 à 1500 dans une nuit. Pour cet effet, il faut que l'obscurité soit grande et le temps très-calme, deux conditions requises pour toutes les pêches au feu. Cette manœuvre est la même que la pêche au farillon, expliquée à ce mot, et représentée dans nos Planches.