S. m. terme de Pêche ; le filet qui forme le coleret est étroit par les deux bouts, où il n'a au plus que deux pieds et demi de haut ; il s'élargit ensuite, de sorte qu'il a quelquefois trois à quatre brasses de chatte dans le milieu. La grandeur des mailles est à la discrétion des pêcheurs, qui se servent de cet engin défendu notamment par l'ordonnance de 1584 : tit. lxxxjv. et par celle de 1681, tit. XVIe et xxj. Le bas de ce filet est garni de plommées ou plaques de plomb roulées, pour le faire couler bas et le tenir ouvert. Le haut est garni de flottes de liège, au moyen desquelles et des plommées le filet se trouve étendu. A chacune des extrémités du filet est un bâton sur lequel il est amarré, comme on peut le voir figure de Pêche : de chacune des extrémités de ce bâton, partent des cordes qui se réunissant en une seule, qui a une brasse ou deux de distance, est ployée pour former une grande boucle ou bretelle, que les pêcheurs se passent au cou pour tirer cet instrument à-peu-près comme font les bateliers qui halent leurs petits bateaux pour remonter les rivières. Il faut deux hommes, un à chaque bout du filet ; ils se mettent quelquefois dans l'eau jusque sous le menton, afin d'avoir une plus longue marée, cette pêche ne pouvant se faire que de basse mer.

Dans quelques endroits, les paysans indisciplinés et voisins des côtes de la mer, y descendent avec des colerets d'un très-grand volume qu'ils apportent sur des chevaux, et dont ils se servent pour tirer ces grands colerets qui font sur les sables le même mauvais effet que la dreige, lorsqu'on s'en sert près de terre : aussi cette pêche est elle une des plus nuisibles, puisqu'elle détruit tout ce qu'elle rencontre sur les sables.

Outre ces deux espèces de colerets, il y en a une troisième qui ne diffère de celle-ci, qu'en ce qu'il y a au milieu une chausse ou queue de verveux, dans laquelle passe tout le poisson qui se trouve dans la route du coleret.

Une autre espèce de coleret est composée de deux sortes de filets ; les mailles du haut sont de l'échantillon de 14 lignes, et celles du bas n'ont au plus que neuf lignes en carré.

Comme les pêcheurs qui se servent de cet engin le trainent sur des côtes dures, leurs filets n'ont que quelques brasses de longueur ; et au lieu d'être garnis de plommées par le bas, ceux-ci ont ce que les pêcheurs nomment de la souillardure : c'est un rouleau de vieux filets, hors de service, avec quoi ils garnissent le corps de leurs colerets, afin de les faire toujours trainer sur les fonds.

Nous avons dit que le coleret pouvait être tiré par des hommes ou des chevaux ; mais il le peut être aussi par des bateaux que des rameurs font avancer ; en ce cas on l'appelle seinne, dont le coleret est une espèce. Voyez SEINNE. Voyez la figure 4. Planc. V. de Pêche.