S. f. terme de Pêche, sorte de rets qui est une espèce de picot, à la côte et à pied. Ce rets a environ 15 à 20 brasses de longueur, une brasse de chute par les bouts, et il augmente à mesure qu'il avance dans le milieu, où il a alors au moins 3 à 4 brasses de chute.

Il faut ordinairement dix à douze hommes pour faire la pêche avec ce filet, et un seul accon pour porter le rets à l'eau. Il y a aux deux bouts un bâton, comme aux seines et aux colerets, avec cette différence que les rets ne traine jamais ; qu'il n'est chargé ni de plomb, ni de pierres par le bas, et qu'il n'a que la corde du pied, et les bouts frappés sur le bâton qui fait couler bas le pied du rets. Deux hommes, un à chaque bout, tiennent le filet un peu en cercle, l'ouverture du côté de terre, et le fond exposé à la mer. La pêche s'en fait de marée montante, une heure au plus avant le plein de l'eau. Le haut du rets est garni de flottes de liege enfilées, pour le soutenir à fleur-d'eau. Il faut commencer la pêche avant le jussant, parce que les poissons qui ont monté à la côte avec le flux, s'en retournent à l'instant que le reflux se fait sentir. Quand le rets est exposé le long de la côte, cinq à six hommes se mettent à l'eau jusqu'au cou, et battent l'eau avec des perches, allant du bord de la côte vers le filet dans lequel ils chassent les muges ou mulets, qui sont les seuls poissons qu'on prenne à ces côtes de cette manière.

Pour relever le rets, lorsque le trait ou le land est fini, les deux hommes qui tiennent le bâton ou le canon du rets, le relèvent, et joignant en même temps ensemble les deux lignes de la tête et du pied, ils en ramassent tout le poisson qu'ils viennent jeter dans l'accon, pour recommencer encore un nouveau trait, si la marée le permet.

Cette pêche dure à cette côte pendant trois mois, de la S. Jean à la S. Michel, parce que plus les eaux sont chaudes, et plus volontiers les muges ou mulets rangent la côte. Les vents d'est et d'est-sud-est, sont les plus favorables ; ceux d'aval font fuir le poisson de la côte.

Cette pêche ne se fait jamais que de jour ; elle ne peut causer aucun préjudice au général de la pêche, parce qu'elle se fait sur des fonds de vases et de bourbes, où le frai, comme on l'a remarqué, ne se forme point, si on excepte celui des anguilles.

Les mailles de ces uredelées sont de trois espèces ; les plus larges ont seulement 12 lignes en carré, les autres dix ; et les plus serrées, qui sont au fond pour arrêter ce qui entre dans le filet, n'ont que 6 lignes aussi en carré, en quoi il y aurait de l'abus ; mais avec des mailles de 15 lignes en carré, permises pour faire la pêche du grand haneau, par la déclaration du 18 Mars 1727, ces pêcheurs pourront, sans abus, faire une bonne pêche avec succès.