S. m. (Anatomie) partie du corps blanche, fibreuse, serrée, compacte, plus simple et plus pliante que le cartilage, difficîle à rompre ou à déchirer, ne prêtant presque point, ou ne prêtant que très-difficilement lorsqu'on la tire.

Le ligament est composé de plusieurs fibres très-déliées et très-fortes, qui, par leur différent arrangement, forment ou des cordons étroits, ou des bandes, ou des toiles minces. Ils paraissent servir à attacher, à soutenir, à contenir, à borner et à garantir d'autres parties, soit dures, soit molles.

Ainsi leurs usages sont, 1°. de lier les os ensemble dans leurs conjonctions, et d'empêcher qu'ils ne puissent se luxer que par d'extrêmes violences ; 2°. de suspendre et arrêter certaines parties molles dans leur situation, comme la matrice, le foie et autres ; 3°. de former des espèces d'anneaux ou de poulies qui empêchent l'écartement des tendons de certains muscles, comme on le voit aux ligaments annulaires de la jonction du poignet.

Les ligaments considérés en eux-mêmes, diffèrent à raison de leur consistance et de leur sensibilité : à l'égard de leur consistance, on les appelle ligaments cartilagineux, membraneux et nerveux, selon qu'ils ont plus de rapport aux cartilages, aux membranes et aux nerfs. Pour ce qui concerne leur sensibilité, on conçoit que ceux qui sont des productions de parties tendineuses et nerveuses, sont beaucoup plus sensibles que les autres.

Les ligaments sont ou propres à des parties molles, ou communes aux autres parties molles et aux parties dures. Quant aux ligaments des parties molles, voyez-en l'article à chacune des parties qui en ont, ou voyez-les sous les noms particuliers que les Anatomistes leur ont donnés. Nous ne parlerons ici que des ligaments qui sont attachés aux os seuls et à leurs cartilages.

On peut en établir deux classes générales ; les uns sont employés aux articulations mobiles des os, les autres lient les os ou s'y attachent indépendamment de leurs articulations.

Les ligaments qui servent aux articulations mobiles des os, et que l'on peut appeler ligaments articulaires, sont de plusieurs espèces.

Il y en a qui ne font que retenir et affermir les articulations, rendre leurs mouvements surs, et empêcher que les os ne quittent leur assemblage naturel, comme il arrive dans les luxations. Ces ligaments sont comme des cordons plus ou moins aplatis, ou comme des bandelettes, tantôt étroites, tantôt un peu larges, quelquefois assez minces, mais toujours très-fortes et prêtant très-peu. Tels sont les ligaments des articulations ginglymoïdes, c'est-à-dire en charnière, et ceux qui lient les corps de vertèbres ensemble.

Immédiatement au-dessous des ligaments articulaires, il se trouve une membrane assez mince, laquelle s'attache de part et d'autre autour de l'articulation, pour empêcher l'écoulement de la synovie, qui humecte continuellement la surface des cartilages de l'articulation.

Il y a de ces ligaments qui font tout ensemble l'office de lien ou de bande pour tenir les os assemblés, et de capsule pour servir de réservoir au mucilage. Ils environnent les articulations orbiculaires, comme celle de l'os du bras avec l'omoplate, celle du fémur avec l'os innominé, etc.

Il y a aussi des ligaments qui sont cachés dans les articulations, même par la capsule ; tel est celui de la tête du fémur, appelé communément, mais improprement, le ligament rond, et ceux de la tête du tibia, que l'on nomme ligaments croisés.

Les autres ligaments de la première classe, c'est-à-dire ceux qui sont attachés aux os, indépendamment de leurs articulations, sont encore de deux sortes.

Les uns sont lâches, et ne font que borner, ou limiter les mouvements de l'os ; tels sont ceux qui attachent les clavicules aux apophyses épineuses des vertèbres ; les autres sont bandés et tendus ; tels sont ceux qui vont de l'acromion à l'apophyse coracoïde ; ceux qui sont attachés par un bout à l'os sacrum, et par l'autre à l'os ischion, etc.

Enfin, il se trouve des ligaments, qui quoiqu'attachés aux os, ou aux cartilages, servent aussi à d'autres parties, comme aux muscles, ou aux tendons, soit pour les contenir, les brider, les borner, en assurer ou en échanger la direction dans certains mouvements ; tels sont les ligaments interosseux de l'avant-bras, ou de la jambe, ceux qu'on nomme tant à la main qu'au pied, annulaires, les ligaments latéraux du cou, et quantité d'autres.

Outre toutes ces différences de ligaments, on peut encore remarquer d'autres variétés par rapport à leur consistance, leur solidité, leur épaisseur, leur figure, et leur situation.

Il y a des ligaments qui sont presque cartilagineux, comme celui qui entoure la tête du rayon, la petite tête de l'os du coude, et les gaines annulaires des doigts.

Il y en a qui ont une certaine élasticité, par laquelle ils se laissent allonger par force, et se raccourcissent aussi-tôt qu'ils cessent d'être tirés ; tels sont les ligaments qui attachent l'os hyoïde aux apophyses styloïdes, les ligaments des vertèbres lombaires, et autres.

Quelquefois les ligaments se ramollissent et se relâchent, lorsqu'ils sont abreuvés par des humeurs surabondantes, ou viciées ; ce qui fait que les os, ou les parties molles qu'ils maintenaient dans leur situation s'en échappent ; en sorte que le relâchement de ces ligaments cause des dislocations de causes internes, des descentes de matrices, etc. et ces sortes d'accidents sont très difficiles à guérir.

On peut consulter sur les ligaments considérés d'un oeil anatomique, l'ouvrage de Walther, (A. F.) de articulis et ligamentis, Lips. 1728. in-4°. avec figures ; mais la Physiologie n'est pas encore parvenue à nous donner de grandes lumières sur les ligaments des parties molles ; leur structure et leurs usages sont trop cachés à nos faibles yeux. (D.J.)

LIGAMENT coronaire du foie, (Anatomie) on donne vulgairement ce nom à l'attache immédiate de la surface postérieure et supérieure du foie, et principalement de son grand lobe, avec la portion aponévrotique du diaphragme qui lui répond ; de sorte que la substance du foie, et celle du diaphragme, s'entretouchent dans cet endroit, et les membranes de l'un et de l'autre s'unissent à la circonférence de cette attache, laquelle n'a environ que deux travers de doigt d'étendue.

Ainsi le grand lobe du foie est attaché au diaphragme, principalement à l'aîle droite de sa portion tendineuse par une adhérence immédiate et large, sans que la membrane du péritoine y intervienne ; car elle ne fait que se replier tout autour de cette adhérence, pour former la membrane externe de tout le reste du corps du foie.

Or cette adhérence large est improprement et mal-à-propos nommée ligament coronaire ; car 1°. ce n'est pas un ligament ; 2°. cette adhérence n'est ni ronde, ni circulaire, et par conséquent ne forme point une couronne ; 3°. elle n'est pas dans la partie supérieure de la convexité du foie, mais le long de la partie posterieure du grand lobe ; de manière que l'extrémité large de cette adhérence est tout proche de l'échancrure ; et l'autre qui est pointue, regarde l'hypocondre droit.

LIGAMENS latéraux du foie, (Anatomie) ce sont deux petits ligaments qui se remarquent à droite et à gauche, tout le long du bord postérieur du petit lobe, et de la portion du grand lobe, qui n'est pas immédiatement collée au diaphragme.

Ces ligaments sont formés de la duplicature de la membrane du foie, qui au lieu de se terminer au bord postérieur de ce viscère, s'avance environ un pouce au-delà, tout le long de ce bord, et vient s'unir ensuite à la portion de la membrane du diaphragme qui est vis-à-vis.