s'emploie, en Médecine, pour l'accouchement avant terme d'un foetus humain imparfait, soit vivant ou mort. Voyez ACCOUCHEMENT et GROSSESSE.

Dans ce sens avortement est la même chose que ce que nous appelons communément fausse-couche, les Latins abortus, et quelquefois abactus.

L'avortement peut arriver dans tous les temps de la grossesse ; mais s'il arrive avant le second mois après la conception, on l'appelle proprement fausse conception ou faux germe. Voyez CONCEPTION.

Il y a des exemples d'avortements par la bouche, l'anus, le nombril, etc. Voyez FOETUS, EMBRYON, etc.

Les causes ordinaires de l'avortement sont des évacuations immodérées, des mouvements violents, des passions soudaines, des frayeurs, etc. les autres causes sont la grosseur et la pesanteur du foetus, l'irritation de la matrice, le relâchement des ligaments du placenta, la faiblesse et le défaut de nourriture du foetus ; trop manger, de longs jeunes ou de longues veilles, l'usage des corps baleinés, les mauvaises odeurs, les violents purgatifs ; et en général tout ce qui tend à provoquer les règles.

Les symptômes qui précèdent d'ordinaire l'avortement, sont une fièvre continue ou intermittente, une douleur dans les lombes et à la tête, une pesanteur des yeux, un affaissement et un resserrement du ventre ; un écoulement de sang pur ou aqueux, une diminution des mammelles, un lait séreux, etc. Lorsque le moment de la fausse couche est venu, les douleurs sont à-peu-près les mêmes que celles de l'accouchement.

L'avortement est dangereux quand la grossesse est fort avancée, et qu'ainsi le foetus est d'une grosseur considérable ; quand la cause est très-violente, que la malade a de fortes convulsions, que l'accouchement est précédé ou suivi d'une grande hémorrhagie, que le foetus est pourri, etc. dans d'autres cas il est rarement mortel.

Le traitement doit être conforme aux symptômes particuliers et aux circonstances. Si la malade est pléthorique, il faut saigner dès que les premiers symptômes paraissent. En cas d'hémorragie, il faut avoir recours aux astringens appropriés ; et s'ils ne réussissent pas, aux fomentations, aux injections, aux fumigations. S'il y a un ténesme, il faut employer la rhubarbe ; et s'il y a un relâchement habituel des vaisseaux de la matrice, on se servira du gayac. Voyez GROSSESSE. (N)