S. f. (Médecine) nom formé du mot puissance, et de la particule négative in ou im, qui désigne cette maladie, dans laquelle les hommes d'un âge requis ne sont pas propres à l'acte vénérien, ou du-moins ne peuvent pas l'accomplir exactement. Il faut pour une copulation complete non-seulement l'érection de la partie destinée à cette fonction, mais outre cela son intromission dans le vagin ; et cet acte n'est qu'une peine inutile, s'il n'est pas suivi de l'éjaculation : ce qui constitue trois espèces particulières d'impuissance, et qui en établit les trois causes générales.

1°. L'érection est une suite et un effet assez ordinaire de l'irritation singulière occasionnée par la semence ; ainsi 1°. le défaut ou la vappidité de cette liqueur peuvent l'empêcher ; ce qui arrive à cette espèce d'hommes que l'avarice ou la brutalité ont privés du caractère le plus distinctif de la virilité. (Voyez EUNUQUE.) Ceux qui ont fait un usage immodéré de remèdes trop froids, tels que sont principalement le nénuphar, dont l'usage continué environ douze jours empêche, suivant le rapport de Pline, la génération de la semence ; l'agnus castus passe pour avoir cette propriété ; les vierges athéniennes pour conserver avec moins de peine leur virginité, parsemaient leurs lits de branches de cet arbre : quelques moines chrétiens ont aussi par le même remède diminué le mérite de leur continence forcée. On assure que la semence de cet arbre produit le même effet prise intérieurement à ceux aussi qui sont encore convalescens d'une maladie aiguë. La matière de la semence est employée chez eux à l'accroissement et à la nutrition qui sont alors plus considérables ; et enfin, aux personnes épuisées et affoiblies par toutes sortes de débauches.

2°. Une des grandes causes d'érection est l'imagination remplie d'idées voluptueuses, frappée de quelque bel objet, bouillante de le posséder : le sang et les esprits semblent alors agités par cette idée ; ils se portent avec rapidité à la verge, en dilatent et distendent toutes les petites cellules, et la mettent en état de remplir les désirs déjà formés. Lorsque cette cause vient à manquer, l'érection ne se fait que mollement, ou même point du tout : ainsi un mari sera impuissant vis-à-vis d'une femme laide, dégoutante, libertine, gâtée, qui au lieu d'amour excitera chez lui l'aversion, le mépris, ou la crainte. La pudeur peut être aussi un obstacle à l'érection ; elle est gravée si profondément dans le cœur, que les libertins les plus outrés ne pouvant la secouer, il leur est impossible d'ériger devant beaucoup de monde : c'est ce qui fait encore voir l'absurdité des congrès établis autrefois pour constater la virilité. L'étude trop forcée, des méditations profondes, un état permanent de mélancolie, dissipent les pensées amoureuses, semblent empêcher la génération de la semence, rendent impuissant. Manget rapporte une observation d'un jeune homme qui tomba dans cette maladie après avoir passé plusieurs nuits à l'étude. Biblioth. medic. practic. lib. IX. La crainte d'un maléfice, l'imagination frappée des menaces des noueurs d'éguillette, a eu très-souvent l'effet attendu, et n'a que trop accrédité ce préjugé dans l'esprit du bas peuple, toujours ignorant, et par conséquent crédule. Il y a une foule d'observations très-bien constatées de paysans, qui la première nuit de leurs noces, quoique très-bien conformés, n'ont jamais pu ériger malgré le voisinage, les caresses, les attouchements d'une femme jolie, aimable, et aimée, parce qu'ils étaient, disaient-ils, enchantés, ensorcelés, parce qu'on leur avait noué l'éguillette. Il est à remarquer que ceux qui veulent s'amuser ou se vanger de ces gens-là par ce prétendu maléfice, ont toujours soin de les en avertir, de les en menacer ; ils pratiquent même en leur présence quelques-uns des secrets qui passent pour avoir cette vertu : ce qui leur frappe l'imagination, de façon que lorsqu'ils veulent se joindre amoureusement à leurs femmes, ils n'osent presque pas ; ils sont tristes, abattus, languissants. Ayant des causes aussi évidentes de ce fait, il serait ridicule de l'attribuer aux effets magiques, ou à la puissance du démon : le seul magique ou miraculeux tire son origine du secret des causes ; mais finissons, c'est une folie, dit un auteur ancien, de s'arrêter trop à réfuter et approfondir les folles opinions. 3°. Une condition nécessaire à l'érection, est le bon état et l'action des muscles qui vont de l'os ischium sur le dos de la verge sous le nom d'érecteurs ; ainsi la paralysie de ces muscles est une raison suffisante d'impuissance par défaut d'érection ; elle peut dépendre des causes générales de la paralysie, voyez PARALYSIE, ou être une suite d'un exercice trop violent, trop continué de cette partie, ou même du non-exercice ; ces muscles perdent par un trop long repos leurs forces, leur jeu, et leurs actions ; les tuyaux nerveux qui y portent les esprits animaux s'engorgent ou se flétrissent ; la même chose arrive aux conduits séminaires, aux testicules, à la verge. Vidus Vidius rapporte qu'on trouva dans un jeune ecclésiastique qui avait toujours gardé la continence propre à son état, les testicules flétris, les vaisseaux spermatiques desséchés, et le membre viril extrêmement diminué. L'équittation trop longtemps continuée produit aussi quelquefois cette maladie. Jacques Fontanus raconte qu'un jeune seigneur devint impuissant par cette cause ; il y a beaucoup d'autres semblables observations. Les chutes sur le dos, sur l'os sacrum, et autres parties voisines, peuvent être suivies de la paralysie des muscles érecteurs, comme il est arrivé à une personne dont Fabrice de Hilden nous a donné l'histoire, Cent. VIe observ. 59. qui quoique dans l'impossibilité d'ériger, avait des désirs extrêmement lubriques, et sentait cette douce irritation dans les parties génitales, qui prépare, dispose au plaisir, et en augmente la vivacité. Il arrive quelquefois même qu'on éjacule dans cet état-là ; Raymond-Jean Fortis a une observation qui le prouve. Consult. medic. Tom. I.

2°. La seconde cause d'impuissance est le défaut d'intromission qui arrive ordinairement par quelque vice de conformation, lorsque la verge manque tout à fait, lorsqu'elle n'est pas droite, lorsqu'elle est d'une grosseur monstrueuse, ou d'une extrême petitesse ; quoiqu'elle entre alors dans le vagin, elle est incapable d'exciter une femme à l'éjaculation, et il est bien difficîle que la matrice puisse recevoir comme il faut la semence qui en sort, quoiqu'elle s'abaisse ou s'allonge à un certain point pour la pomper et l'absorber entièrement. Dailleurs un homme si mal partagé manque de force, de chaleur, d'esprits, et de semence. L'intromission peut aussi être empêchée par la grosseur du ventre dans les hommes qui ont trop d'embonpoint, surtout s'ils ont à faire à une femme qui soit dans le même cas ; si ce vice est considérable, c'est inutilement qu'on cherche des situations plus avantageuses et commodes, il est ordinairement suivi d'impuissance.

3°. La troisième cause enfin dépend de l'éjaculation : si elle ne se fait pas du tout, ou si elle se fait autrement qu'elle ne doit, l'éjaculation manque totalement, 1°. par l'absence des artères spermatiques, ainsi que l'a observé Riolan, Anthropogr. lib. II. cap. xxiij. 2°. par le défaut des testicules qui peuvent manquer, être obstrués, desséchés, relâchés, etc. 3°. par le vice des canaux déférents, qu'on a quelquefois trouvés nuls, dérangés, flétris, desséchés, racornis, Plater. Prax. lib. I. cap. XVIIe Scholtzius rapporte que dans un jeune homme mort impuissant et épileptique, les tuyaux déférents étaient à peine sensibles, les vaisseaux préparants ou spermatiques manquaient d'un côté, et les testicules étaient retirés dans le ventre. Journal des curieux, ann. 1671. observ. 62. 4°. par la faiblesse, le relâchement des vésicules séminales, ou l'obstruction de leurs tuyaux excrétoires. Ces conduits qui donnent issue à la semence peuvent être bouchés par les cicatrices des ulcères qui se trouvent dans ces parties à la suite des gonorrhées, par des caroncules, par des calculs. Marcellus Donatus dit avoir trouvés dans la prostate une pierre qui empêchait l'élaboration de l'humeur prostatique, l'excrétion de la vraie semence. Histor. mirab. lib. IV. cap. VIe Il y a une autre observation parfaitement semblable dans Frédéric Lossius, lib. I. observ. 33. Il peut aussi arriver que la constriction dans laquelle sont ces parties durant l'acte vénérien, soit si forte qu'elle ferme totalement l'ouverture des conduits excréteurs ; c'est ce qui fait que souvent le trop d'ardeur empêche l'éjaculation ; c'est le cas d'un jeune homme bien constitué, dont le docteur Cockburne rapporte l'histoire, Essai et observat. d'Edimbourg. Lorsqu'il vaquait aux devoirs et plaisirs conjugaux avec sa femme, il se tourmentait inutilement sans pouvoir éjaculer ; cependant en même temps il éprouvait des pollutions nocturnes, ce qui donna lieu de penser au médecin que l'érection trop forte, la trop grande vivacité du jeune homme étaient la cause de cette impuissance ; l'indication était claire ; le remède était naturel et facîle : il érussit aussi ; quelques évacuations et un peu de régime guérirent totalement cette maladie. 4°. L'éjaculation de la semence sera interceptée, si le trou de l'urethre est bouché dans l'imperforation de la verge, ou recouvert par le prépuce dans le phimosis ; il y aura également impuissance si l'éjaculation ne se fait pas comme il faut, c'est-à-dire par le trou de l'urethre, avec force et vivacité ; si par exemple la verge est percée de plusieurs trous, ou s'il n'y en a qu'un qui soit placé en-dessous, à côté, ou ailleurs ; il y a un fait fort singulier à ce sujet rapporté dans la bibliothèque medico-pratique de Manget, lib. IX. touchant un jeune homme qui ne pouvait jamais éjaculer, quoiqu'il érigeât fortement : il se forma après un an dans la région épigastrique droite trois petits trous par lesquels la semence sortait pendant le coït ; il l'exprimait aussi quand il voulait comme du lait. Si le canal de l'urethre est parsemé de caruncules qui brisent, modèrent, et dérangent le mouvement impétueux de la semence ; si les vésicules séminales affoiblies n'expriment cette humeur que lâchement, et qu'elle ne sorte que goutte à goutte, etc. toutes ces causes d'impuissance bien constatées, sont des raisons suffisantes de divorce.

On distingue l'impuissance de la stérilité ou infécondité de l'homme, en ce que celle-ci ne suppose que le défaut de génération, peut dépendre de quelques vices cachés de la semence et existe souvent sans impuissance. Un homme très-vigoureux, très-puissant, peut être inhabîle à la génération, au lieu que celui qui est impuissant ou peu propre au coït, à l'acte venérien, est toujours stérile.

Cette maladie n'est accompagnée ordinairement d'aucune espèce de danger ; elle n'entraîne après elle que du desagrément ; elle prive l'homme d'une fonction très-importante à la société, et très-agréable à lui-même ; ce qui peut le rendre triste, le jeter dans la mélancolie ; et il y a cependant tout lieu de croire qu'une impuissance subite sans cause apparente, et dans une personne qui n'est point accoutumée à cet accident, est l'avant-coureur de quelque grande maladie ; la cessation de l'impuissance à la suite d'une maladie aiguë est un très-bon signe.

Curation. Il y a des cas où il n'est pas nécessaire de donner des remèdes ; comme par exemple, lorsqu'un homme n'est impuissant que dans certaines circonstances, au sortir d'une maladie aiguë, après des exercices violents, ou vis-à-vis d'une seule femme par crainte, par pudeur, par mépris, par haine, ou par excès d'amour ; il serait ridicule d'accabler, ainsi que le conseille un certain J. Louis Hanneman, le mari et la femme de saignées, de purgations, de pilules, d'aposèmes, de vins médicamenteux, de baumes, d'onguents, d'injections, etc. Il est d'autres cas où les remèdes les plus propres à exciter l'appétit vénérien, les plus stimulants seraient parfaitement inutiles ; tels sont ceux où l'impuissance dépend d'un défaut de conformation. Ces remèdes seraient aussi insuffisans, lorsque l'imagination est vivement frappée par la crainte et la persuasion d'un sortilège. Je remarquerai seulement par rapport à ces gens-là, qu'il ne faut pas heurter leurs sentiments ; les meilleures raisons ne font aucune impression sur ceux qui donnent tête baissée dans ce ridicule ; l'opiniâtreté suit de près l'ignorance. Ainsi il est à propos quand on veut guérir ces imaginations, de flatter ces personnes, de paraitre persuadés et touchés de leur accident, et leur promettre des secours immanquables pour le dissiper ; les plus extraordinaires sont toujours les plus efficaces ; comme merveilleux, ils sont plus propres à gagner la confiance, ce qui est un point important ; c'est une grande partie de la santé que de l'espérer. C'est ainsi que Montagne rétablit par un talisman d'or la vivacité d'un comte qui l'avait perdue par la crainte d'un sortilège. Je ne suis pas surpris de voir détruire l'effet de ces prétendus maléfices par les testicules d'un coq pendus aux pieds du lit, par la graisse de loup, ou d'un chien noir, frottée à la porte, en faisant pisser le malade à travers l'anneau conjugal, etc. Enfin, l'impuissance qui exige des remèdes, et qui est guérissable, est celle qui dépend du relâchement, de la faiblesse, de la paralysie des parties destinées à la génération, du défaut de semence, ou de sa vappidité, de la froideur du tempérament, de l'indifférence pour les plaisirs vénériens. C'est ici que conviennent ces fameux remèdes connus sous les noms fastueux de précipitants, aphrodisiaques, etc. et que l'euphémisme médicinal a appelé plus pudiquement remedia ad magnanimitatem. Il y a lieu de croire que ces remèdes procurent une plus grande abondance de semence, qu'ils la rendent plus âcre, plus active, qu'ils déterminent le sang et les esprits animaux vers les parties génitales. Il n'est personne qui n'ait éprouvé que ces remèdes échauffent, mettent en mouvement, et fouettent les humeurs ; que leur usage est suivi d'érections plus fortes et plus fréquentes. La plupart sont des aliments, tels sont les écrevisses, les chairs des vieux animaux, les artichaux, les truffes, le céleri, la roquette, de qui on dit avec raison : excitat ad venerem tardos eruca maritos. A ceux-là on peut ajouter l'ambre, le musc, l'opium, chez ceux qui sont accoutumés à son action ; mais par-dessus tout, les mouches cantharides. On use de ces remèdes intérieurement, et on en fait diverses compositions pour l'usage extérieur, pour frotter, fomenter les parties malades. Il n'en est point qui agisse aussi promptement et avec tant d'efficacité déterminément sur les parties qui servent à l'acte vénérien, que les mouches cantharides prises intérieurement, ou appliquées sous forme de vésicatoire. Il est inutîle d'avertir qu'il ne faut avoir recours à ces remèdes qu'après avoir éprouvé les naturels, c'est-à-dire l'attrait du plaisir permis à toute l'énergie licite des embrassements, des attouchements, des caresses, des baisers, des doux propos. Parmi les secours capables d'animer et d'exciter à l'acte vénérien, il faut compter le fouet. Meibomius a fait un traité particulier sur les avantages et sur les vertus aphrodisiaques, dans lequel on peut voir beaucoup d'observations qui en constatent l'efficacité. C'est un expédient usité chez les vieillards libertins, par lequel ils tâchent de réveiller leur corps engourdi et languissant. Cet article est de M. MENURET.

IMPUISSANCE, (Jurisprudence) est une inhabileté de l'homme ou de la femme pour la génération.

Les lois canoniques ne distinguent que trois causes d'impuissance ; savoir, la frigidité, le maléfice, et l'inhabileté qui vient ex impotentiâ cœundi.

Ces causes se subdivisent en plusieurs classes.

Il y a des causes d'impuissance qui sont propres aux hommes, comme la frigidité, le maléfice, la ligature ou nouement d'éguillette ; les causes propres aux femmes sont l'empêchement qui provient ex clausurâ uteri, aut ex nimiâ arctitudine ; les causes communes aux hommes et aux femmes sont le défaut de puberté, le défaut de conformation des parties nécessaires à la génération, ou lorsque l'homme et la femme ne peuvent se joindre propter surabondantem ventris pinguedinem.

Les causes d'impuissance sont naturelles ou accidentelles ; celles-ci sont perpétuelles ou momentanées ; il n'y a que les causes d'impuissance perpétuelles qui forment un empêchement dirimant du mariage, encore excepte-t-on celles qui sont survenues depuis le mariage.

On distingue aussi l'impuissance absolue d'avec celle qui est seulement respective ou relative. La première, quand elle est perpétuelle, qu'elle a précédé le mariage, le dissout, et empêche d'en contracter un autre. Au lieu que l'impuissance respective ou relative, c'est-à-dire, qui n'a lieu qu'à l'égard de deux personnes entr'elles, n'empêche pas ces personnes, ou celle qui n'a point en elle de vice d'impuissance, de contracter mariage ailleurs.

La frigidité est lorsque l'homme, quoique bien conformé extérieurement, est privé de la faculté qui anime les organes destinés à la génération.

Le défaut de semence de la part de l'homme est une cause d'impuissance : mais on ne peut pas le regarder comme impuissant, sous prétexte que sa semence ne serait pas prolifique ; c'est un mystère que l'on ne peut pénétrer.

La stérilité de la femme, en quelque temps qu'elle arrive, n'est pas non plus considérée comme un effet d'impuissance proprement dite, et conséquemment n'est point une cause pour dissoudre le mariage.

On met au nombre des empêchements dirimants du mariage le maléfice, supposé qu'il provint d'une cause surnaturelle (ce que l'on ne doit pas croire légérement), et qu'après la pénitence enjointe et la cohabitation triennale, l'empêchement ne cessât point et fût réputé perpétuel : mais si l'impuissance provenant de maléfice, peut être guérie par des remèdes naturels, ou que la cause ne paraisse pas perpétuelle, ou qu'elle ne soit survenue qu'après le mariage : dans tous ces cas elle ne forme point un empêchement dirimant.

Quoique le défaut de puberté soit un empêchement au mariage, cet empêchement ne serait pas dirimant, si la malice et la vigueur avaient précédé l'âge ordinaire de la puberté.

La vieillesse n'est jamais réputée une cause d'impuissance, ni un empêchement au mariage, soit qu'elle précède le mariage, ou qu'elle survienne depuis.

Il en est de même des infirmités qui seraient survenues depuis le mariage, quand même elles seraient incurables, et qu'elles rendraient inhabîle à la génération.

La connaissance des demandes en nullité de mariage pour cause d'impuissance appartient naturellement au juge séculier ; et pendant les six premiers siècles de l'Eglise, les juges séculiers étaient les seuls devant lesquels ces sortes de causes fussent portées. Néanmoins, présentement les juges d'église sont en possession de connaître de ces sortes de demandes, sauf en cas d'abus l'appel au parlement.

Les premières auxquelles on a recours dans cette matière, sont l'interrogatoire des parties, le serment des parents, la visite du mari et de la femme. On ordonne aussi la preuve du mouvement naturel, lorsque le mari est accusé de frigidité.

On ordonnait aussi autrefois le congrès, ce qui a été sagement aboli.

On ordonne seulement encore quelquefois la cohabitation triennale pour éprouver les parties, et connaître si l'impuissance est réelle et perpétuelle.

Dans le cas où le mariage est déclaré nul pour cause d'impuissance, les canons permettent aux contractants la cohabitation fraternelle ; mais alors ils doivent réellement vivre avec la même retenue que des personnes qui ne sont point mariées.

Voyez au code le titre de frigidis et castratis, et aux décrétales le titre de frigidis et maleficiatis, les conférences de Caseneuve, Hotman et Tagerau, traités de l'impuissance. Voyez aussi le traité de la dissolution du mariage pour cause d'impuissance, par M. Bouhier. (A)