S. f. (Médecine) Ce terme est employé dans la Pathologie, pour signifier toute lésion notable de l'oeconomie naturelle du corps humain.

Quelques auteurs appellent plus particulièrement dépravation des fonctions, une des manières dont elles peuvent être lésées, lorsqu'il n'y a ni augmentation ni diminution contre-nature dans leur exercice, ni abolition de celui-ci, mais qu'il se fait sans règle et sans conformité à l'état naturel et à l'ordre de l'oeconomie animale.

Ainsi par exemple, l'appétit pour les aliments est une des fonctions naturelles, utîle à la conservation de l'individu : il peut être lésé de quatre manières ; ou parce qu'il est aboli, ou parce qu'il est diminué considérablement, ou parce qu'il est excessivement augmenté, ou parce qu'il est dépravé, c'est-à-dire qu'on se sent de la répugnance à manger des aliments ordinaires, ou qu'on se sent porté à manger des choses qui ne sont point propres à nourrir, qui sont nuisibles, qui sont inusitées.

Ainsi la respiration est dite pécher par dépravation, lorsqu'elle se fait d'une manière vicieuse, comme dans le ris involontaire, le hoquet, l'éternument, et la toux opiniâtre.

Ainsi le jugement est dit lésé par dépravation, lorsqu'il s'exerce dans un homme qui ne dort pas, d'une manière qui n'est pas conforme aux objets connus, comme dans le délire.

Ces trois exemples appliqués aux trois sortes de fonctions naturelles, vitales, et animales, doivent suffire pour faire comprendre dans quel sens on emploie quelquefois le terme de dépravation : il s'ensuit que la signification peut être ou générale ou particulière dans les différents ouvrages de médecine. Voyez MALADIE, SYMPTOME, PATHOLOGIE. (d)