adj. usité en Médecine ; il se donne aux maladies dont les symptômes ne sont point fâcheux, et dans lesquelles le malade n'est pas exposé à un grand danger. C'est dans ce sens que les auteurs ont distingué la petite vérole en benigne et maligne. La fièvre se divise aussi en fièvre simple ou benigne, et en fièvre maligne. Voyez FIEVRE.

Benin, se dit aussi d'un médicament doux, c'est-à-dire dont l'action n'est pas violente. (N)

* BENIN, (Géographie) capitale du royaume de même nom, en Afrique, sur le golfe de Guinée ou de Saint-Thomas. Le roi de Benin est puissant, il peut mettre en peu de temps 100000 hommes sur pied ; il ne se montre en public qu'une fois l'an, alors on honore sa présence en égorgeant quinze ou seize esclaves. Quand il meurt, la plupart des princes de sa cour le suivent au tombeau : on tue un bon nombre de sujets pour leur faire compagnie, et on enterre avec le monarque ses habits et ses meubles. Les Beniniens ont du courage et de la générosité ; cependant ils sont tous esclaves, et portent une incision sur le corps, en signe de servitude. Les hommes n'osent porter d'habit, qu'ils ne l'aient reçu du roi ; les filles ne se vêtissent que quand elles sont mariées ; c'est leur époux qui leur donne le premier habit ; ainsi les rues sont pleines de personnes de l'un et de l'autre sexe toutes nues. Le privilège du monarque d'être accompagné sous la tombe par les principaux seigneurs de sa cour, s'étend à ceux-ci : on immole sur leurs cadavres une partie de leurs esclaves. Les jours suivants on célèbre des fêtes sur leur tombeau, et l'on danse au son du tambour. Ces peuples ne rendent aucun culte à Dieu ; ils prétendent que cet être étant parfaitement bon de sa nature, n'a pas besoin de prières ou de sacrifices : mais ils adressent les unes et les autres au diable, par la raison contraire. Ils ont des idoles. Benin est près de la rivière Formosa. Long. 26. lat. 7. 40.

Les Européens n'y font pas grand commerce, cependant on en pourrait tirer des étoffes de coton, du jaspe, des femmes, des peaux de léopard, et du corail. Il faudrait leur porter des étoffes riches, des draps rouges, de l'écarlate, des pendants d'oreilles, des miroirs, des pots de terre, des fruits, du cuivre, et du fer. Les Hollandais font ce commerce. Les autres commerçans de l'Europe y sont moins fréquents, parce qu'ils ne sont point attirés par l'or, les cuirs, les esclaves, etc. et autres marchandises précieuses, pour lesquelles ils s'exposeront plutôt à de grands dangers, que d'avoir affaire aux tranquilles et fidèles habitants du Benin, qui n'ont que des choses communes à leur donner. Ils se sont fait une loi particulière de ne point vendre d'hommes : ils ont moins de scrupule pour les femmes, soit qu'ils en fassent moins de cas dans leur pays, soit qu'ils connaissent assez bien les contrées éloignées, pour savoir que l'esclavage n'y est pas fort dur pour elles.