(Médecine) c'est la partie la plus importante de la doctrine de la Médecine, qui consiste dans la description de tous les symptômes évidents, essentiels, qui ont précédé, qui accompagnent et qui suivent chaque espèce de maladie, observés exactement dans l'individu qui en est affecté.

Cette description doit aussi renfermer tout ce qui a rapport à l'état du malade, comparé avec son âge, son sexe, son tempérament, celui de ses parents, la saison de l'année, la température de l'air, la nature du climat où il vit ; celles des aliments, des eaux, dont il use habituellement, de la situation particulière du lieu qu'il habite, et des maladies qui y régnent.

Ce n'est que sur une semblable exposition bien exacte que peut être fondée la science expérimentale du médecin. Ce n'est que par la connaissance de toutes ces circonstances qu'il parvient à bien distinguer une maladie d'avec une autre ; à se mettre au fait de la marche de la nature dans le cours des différentes maladies ; à former des raisonnements pour parvenir à bien connaître leurs causes ; à tirer de ces différentes connaissances, les indices qui servent à l'éclairer dans le jugement qu'il peut porter de l'évenement qui terminera la maladie ; à en déduire les indications qu'il doit remplir pour son traitement, afin d'en procurer aussi promptement, aussi surement, et avec aussi peu de desagrément qu'il est possible, la guérison désirée, si le cas en est susceptible ; ou de n'entreprendre qu'une cure palliative, si on peut en espérer quelque avantage, et qu'elle soit plus convenable que de s'abstenir absolument de tous remèdes de conséquence, ainsi qu'il est souvent très-prudent de le faire.

En effet, on doit déclarer la maladie incurable, dès qu'on est bien fondé à la regarder comme telle, et se borner à conserver la vie, lorsqu'on ne peut pas rétablir la santé, et à procurer du soulagement, en attendant que la mort fournisse le moyen (que l'on doit saisir autant qu'il est possible, pour rendre complete l'histoire des maladies qui en sont susceptibles) de comparer par l'inspection anatomique des cadavres, les effets apparents de la maladie avec ceux qu'elle a produits dans la disposition des organes cachés, d'où on puisse tirer de nouvelles connaissances qui établissent des signes diagnostics, pronostics, indicans, que l'on n'avait pas, ou que l'on ne connaissait qu'imparfaitement avant ces recherches, relativement au cas dont il s'agit.

Ce ne peut être qu'en suivant ce plan d'après Hippocrate, et les seuls vrais maîtres de l'art qui ont marché sur ses traces, que les Médecins peuvent se flatter de travailler d'une manière véritablement utîle à l'avancement de l'art de guérir, de parvenir à se procurer des succès distingués et mérités dans l'exercice de leur profession, et de se rendre recommandables à la postérité, en l'enrichissant du recueil de leurs observations. Voyez MALADIE, CURE, MEDECINE, OBSERVATION.